Près de 200 personnes protestent contre la transformation de leur mosquée en crèche et co-woking. Ils ont manifesté vendredi 28 juillet devant le palais de justice de Nice, dans les Alpes-Maritimes, contre la DUP* du lieu de culte musulman décidée par la municipalité qui souhaite reconvertir l’espace.
Des citoyens ordinaires
Ce sont ceux qu’on ne remarque pas, qu’on n’entend jamais. Ceux sur lesquels les caméras glissent généralement sans s’arrêter. Ceux qui ne font pas de bruit mais qui, vendredi 28 juillet sur les marches du palais de justice de Nice, ont déployé l’immense banderole : « Touche pas à ma mosquée » brandissant des pancartes en scandant des slogans : « Non à la mise sous tutelle du culte » ou « Estrosi, respectez la liberté de culte ! », pour dénoncer l’acharnement du maire contre l’Institut En-nour à l’appel du collectif «Laïque et Républicain»TouchePasAMaMosquée
Élus et associations soutiennent le mouvement
Le parvis reste ouvert à la population, le rassemblement est encadré par un discret dispositif policier au moment où le président du collectif Haddou Ben Mohamed, micro à la main, prend la parole pour dénoncer l’acharnement politique dont la mosquée En-nour fait l’objet tout en revendiquant que le collectif associatif créé début juin est à vocation laïque et républicain. Il ajoutera devant les manifestants que les allégations mensongères et les dénis de droit du maire ne doivent nullement avoir de place au sein de la république et que le maire doit apprendre à respecter la loi !
Des élus locaux se sont relayés au micro pour témoigner leur solidarité aux manifestants et leur confiance en la justice « aujourd’hui on fait un mauvais procès à toute la communauté musulmane, on ne peut plus supporter cette injustice ni la manipulation du Maire de Nice », dénoncent Patrick Allemand du PS, David Nakach Tous Citoyens, Christian Masson du MRAP et Philippe Pelligrini PC/Les Insoumis. « Nous sommes ici pour faire valoir les droits de l’institut En-nour, nous ne sommes pas dupes, c’est une expulsion », lâche le président du collectif.
Mostafa l’écoute attentivement. « On se sent exclus, il n’y a aucun dialogue avec le maire, on aimerait ne pas avoir à manifester dans la rue, mais on ne nous entend pas », regrette ce musulman. Il se mobilisera « jusqu’à la victoire ».
L’institut En-nour a pourtant répondu à toutes les exigences de l’ancien préfet qui a signé l’autorisation d’ouverture, mais c’était sans compter sur l’obstination du maire qui a fait voté au conseil municipal, en juin dernier, une nouvelle *déclaration d’utilité publique (DUP) contre la mosquée.
A.AZDINE