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9 avril 2014 3 09 /04 /avril /2014 11:43

Le cinq-étoiles niçois a réduit ses charges grâce à la démarche européenne, tout en cherchant un nouveau support de communication.

Negresco.jpg

Bâtiment historique soumis à de fortes contraintes, le Negresco a mis en place une large palette d'actions écologiques, qui lui ont valu de décrocher l'Ecolabel européen.

Mobilier Napoléon, lustre de Baccarat, sculpture de Niki de Saint Phalle, toiles de maître. Le palace cinq-étoiles niçois Negresco plonge davantage le visiteur dans une élégante ambiance historique qu'à la pointe des tendances. L'hôtel vient pourtant de s'offrir un souffle de fraîcheur en décrochant la semaine dernière l'exigeant Ecolabel européen, l'un des tout premiers en France pour un cinq-étoiles. Le résultat de plus de six mois de travail en 2013.

Rajeunir l'image

C'est une session d'information sur l'Ecolabel de la CCI qui a motivé l'un des cadres de l'équipe, Jonathan Ehrismann, à étudier le verdissement du Negresco. « J'avais déjà reçu le questionnaire d'une grande entreprise de Sophia-Antipolis pour organiser un banquet et qui souhaitait connaître nos actions écologiques. J'ai saisi qu'il y a une demande », justifie-t-il.

Le projet n'emballa pas immédiatement Pierre Bord, le directeur général occupé à relancer cette PME de 170 personnes (18 millions d'euros de chiffre d'affaires hors taxe, 1 million net de résultats). La célèbre fondatrice de l'hôtel, Jeanne Augier, a été placée à plus de quatre-vingt-dix ans sous tutelle l'an dernier et son hôtel transféré à sa fondation.

La direction a finalement rallié la démarche, aujourd'hui jugée stratégique. L'opération est loin d'atteindre les performances des modèles de l'hôtellerie de luxe écologique (autonomie énergétique, biométariaux), mais elle a le mérite d'étudier une large palette d'actions dans un bâtiment historique pourtant fortement contraint, avec par exemple des fenêtres à simple vitrage. A titre d'exemple, ses cuisines ont mis en place une valorisation innovante des déchets organiques qui amende les cultures du maraîcher local les approvisionnant.

« Nous avons surfé l'an dernier au niveau marketing sur l'anniversaire de notre centenaire. Il s'agissait d'avoir autre chose à raconter cette année et l'environnement est un levier extrêmement puissant », indique Pierre Bord.

Maîtriser les charges

« L'Ecolabel nous a poussés à passer l'hôtel au scanner », sourit le dirigeant. Comme souvent, il aura suffi à l'entreprise de regarder sa facture d'énergie pour réaliser les gains possibles. Le Negresco a investi 50.000 euros pour remplacer ses 5.800 ampoules par des diodes électroluminescentes (LED) innovantes de chez Sylvania, de quoi économiser 80.000 euros par an d'électricité. « Il faut aussi compter les économies de main-d'oeuvre de ces lampes qui durent 10 fois plus longtemps »,assure Pierre Bord.

Même chose, la mesure des débits d'eau a révélé des consommations énormes, jusqu'à 22 litres par minute dans les douches. De simples mousseurs sur les robinets ont permis de réduire de 40 % la facture d'eau sur quelques mois, plus de 40.000 euros par an.

Le tri des déchets de l'hôtel en huit exutoires aurait permis de faire baisser la facture d'enlevement de Veolia. « Nous gagnons même 110 euros la tonne de papier recyclé »,ajoute Jonathan Ehrismann. Le Negresco s'est aussi engagé à passer progressivement au double vitrage. Il doit aussi changer les produits d'accueil des clients, mais la direction cherche encore à supprimer les emballages des lotions sans brusquer ses clients.

Mobiliser le personnel

Une équipe d'une dizaine de personnes a porté l'Ecolabel. Les employés, en particulier le personnel de chambre, a reçu une formation sous forme de jeu de rôle et l'hôtel affirme entretenir chaque jour les bonnes pratiques. Tels le passage à des produits d'entretien moins agressifs et l'arrêt des désinfections systématiques.

« Nous utilisons aussi l'Ecolabel comme levier de développement personnel des employés. certains s'impliquent par sensibilité, par goût du défi ou pour les économies potentielles », indique Jonathan Ehrismann. Pierre Bord n'en revient pas de voir certains employés pointer du doigt certaines incohérences du projet : « La labellisation a changé l'ambiance dans les équipes et renforcé leur cohésion. »

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