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4 juin 2018 1 04 /06 /juin /2018 18:46

 

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4 juin 2018 1 04 /06 /juin /2018 18:43

 

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22 août 2017 2 22 /08 /août /2017 15:00

 

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22 août 2017 2 22 /08 /août /2017 14:04

 

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22 août 2017 2 22 /08 /août /2017 13:22

Comme si l’âme du maître de la gastronomie française hantait les couloirs de son ancienne demeure familiale, reconvertie aujourd’hui en musée. On découvre en arrivant une authentique maison de village du XVIIIe siècle imposante de charme et chargée de souvenirs familiaux, à l’intérieur un parcours sur sa vie et son œuvre.

En partant du pôle culturel dans le quartier des plans, un chemin de traverse conduit sur les pas dAuguste Escoffier jusquaux berges du loup et mène dans une ruelle du centre historique se situe le Musée de lArt Culinaire.

 

De la ferronnerie à la gastronomie

Auguste Escoffier, fils d'un maréchal-ferrant, en 1846 à Villeneuve Loubet, voulut d'abord être ferronnier avant d'être placé à lâge de douze ans comme marmiton au « Restaurant Français » de son oncle à Nice.

Aujourd’hui, le maître est un artiste internationalement reconnu pour son impact sur la création de menus modernes et pour ses compositions gastronomiques dun genre nouveau, qui bouleversa les plus grandes tables. Témoin de linfluence des femmes à travers lart culinaire sous de célèbres mets.

Derrière la pêche Melba ; en lhonneur de la cantatrice Nelly Melba pour la remercier du plaisir qu'il a eu à entendre sa voix à l'Opéra de Covent Garden, se cache le nom du grand chef, Auguste Escoffier.

 

 

Le roi des cuisiniers, le cuisinier des rois

Le commencement d’une carrière internationale de 60 ans, qui le portera au sommet du monde de la gastronomie, il en sera le maître. A lâge de 38 ans avec son compagnon de route César Ritz, ils développeront lhôtellerie de luxe et la grande cuisine française, de Monaco à Londres en passant par New York et Paris pour ouvrir le Ritz, en 1898. Il sera l’auteur de plusieurs ouvrages et articles, son guide culinaire avec plus de 5000 recettes, « les bases de la recette moderne », revêt un caractère incontournable selon les grands chefs actuels.

Celui qui fut indubitablement la plus grande toque de son temps, premier cuisinier Officier de la Légion dhonneur et ami de César Ritz. Restaurateur et auteur culinaire, il inventa le concept même de brigade de cuisine, codifia la cuisine française et la fit connaître au-delà de nos frontières.

 

La fondation en héritage

Après qu’il se soit éteint en 1935 à l’âge de 89 ans, deux de ses plus proches collaborateurs proposent à Joseph Donon disciple dAuguste Escoffier de créer un musée en mémoire du maître. Le petit fils Escoffier cédera gracieusement la maison, le Musée dArt Culinaire sera inauguré le 2 mai 1966.

Rien ne prédestinait le président de la fondation Michel Escoffier, arrière-petit-fils à devenir le porte-parole de son ancêtre, « aujourdhui, je souhaite positionner la Fondation comme un référent en matière de formation et de communication sur lart culinaire », témoigne Michel. Son objectif ; transmettre aux jeunes l’héritage dAuguste Escoffier en faisant ressortir son côté humaniste.

 

Balade dans la maison natale                                                                                   

À travers lhistoire que nous content les salles du musée, le promeneur découvre celui que l'on surnomme le « roi des cuisiniers et cuisinier des rois ».

À lintérieur, le temps sest figé. Au fil des pièces la maison révèle la belle âme habitée de lartiste et lenvironnement dans lequel il a commencé un travail passionnel. Les curieux auront la possibilité de voyager à travers la vie de ce pionnier de la gastronomie française, en le suivant à travers les étapes de son existence.

 

Comment Escoffier sest-il formé à la cuisine ? Quels ont été ses influences, ses maîtres à penser, ses lectures ? En quoi ses amis et ses centres dintérêt ont joué un rôle dans son épanouissement ?

 

Le visiteur part à la rencontre d’un homme et de sa poésie à travers un parcours original qui lui permet de découvrir le musée à son rythme, de s’imprégner de l’univers du grand chef. Tout en déambulant dans les différents espaces, on saisit les portraits du cuisinier et de son élève Joseph Dondon fondateur du musée, un fourneau des années 50 les unis à leur art.

Plus loin, un énorme tournebroche avec un étrange système de poulie, au-dessus sont exposés des moules à gâteaux à chocolat en cuivre. « Escoffier enfant sémerveillait devant les préparations de sa grand-mère », précise larrière-petit-fils.

Une représentation murale fait couvrir les cuisines de la belle époque d’un grand restaurant parisien.

Le bureau dAuguste Escoffier se trouve il est , il plonge le visiteur dans ses souvenirs personnels tous rassemblés dans cette pièce. Quelques marches plus haut, une porte de verre souvre sur des effluves de chocolat.

La salle est dune fraîcheur agréable, des œuvres toutes aussi belles les unes que les autres faites de chocolat offertes par des artistes pâtissiers azuréens y sont exposées en permanences.

 

Le parcours permet de découvrir une collection dinsolites menus, certains sont imprimés sur de la soie, dautres calligraphiés sur des dessins dartistes ; un imposant mannequin couture dévoile une robe faite de menus, à côté une collection de dessins humoristiques, des chefs-dœuvre en hommage aux dessinateurs de presse gastronomes de lépoque.

 

La salle des trophées                                                                                               

Un espace du musée est consacré aux grands chefs étoilés du 20e siècle, près de la vitrine des Bocuse d’or, un interrupteur au pied dune maquette du célèbre restaurant Maxims donne vie aux tables et à la scène.

 

L’idée phare nest plus simplement de proposer un lieu de mémoire sur ce personnage central de la grande restauration, mais doffrir aux visiteurs une expérience de visite muséale, qui reviendrait bien sûr sur Auguste Escoffier en tant quhomme et également sur la genèse de son œuvre et son talent artistique.

 

 

« Ce musée est lunique musée de lart culinaire en France, il fête cette année son 50e anniversaire, au moment où nous célébrons également le 170e anniversaire dAuguste Escoffier », révèle le conservateur Richard Duvauchelle.

 Le musée de l’Art Culinaire de Villeneuve Loubet a été labélisé « Maison des illustres », par le ministère de la Culture et de la Communication, 212 maisons son labellisées. Elles conservent et transmettent la mémoire de femmes et dhommes qui se sont illustrés dans lhistoire politique, sociale et culturelle de la France.

 

                                                                                                                       A.AZDINE

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22 août 2017 2 22 /08 /août /2017 12:23

Didier Lockwood Star du 6è

« Saint Jazz Cap Ferrat»

Du 9 au 12 août Le Jazz s’est invité au Jardin de la Paix pour à accueillir une affiche

exceptionnelle autour de Didier LockWood  Janysett Mcpherson et Ola Onabulé

Ce sont des interprétations à la fois onctueuses, raffinées et accessibles que nous a proposées Le Festival Saint Jazz Cap Ferrat, on découvre un mélange de toutes les influences où le Jazz prend une place importante où le blues animent sur la scène. Le Saint Jazz nous fait découvrir des «artistes complets».

 

Janysett Mcpheson

Le quatuor a eu la chance de faire la première partie de son concert jeudi 10 août à 21h00 au jardin de la paix à Saint Jean Cap Ferrat.

C’est une véritable association qui a réunit les musiciens du groupe, Janysett fait pianoter les touches noires et blanches de son clavier et donne de sa voix, Abraham Mansfarroll Rodriguez est à la percussion, Antonio Sgro à la basse, Domenico Viccaro est un batteur invétéré, mais aussi son compagnon de vie.

Depuis qu’ils se côtoient, c’est une aventure humaine que vit le groupe. Une couleur d’expression intéressante. Singulière. Poignante. Sur scène les couleurs s’harmonisent. Couleurs qui coulent dans les veines de ce club des quatre, version musicos. Sur scène ils sont le plus authentique possible. Envie d’être libre. Une vraie communication en direct. Fluide. Naturelle. Langage forgé par des influences diverses.

 

De Gantanamo à Nice

C’est à Cuba que Janysett Mcpherson bâtit sa carrière, elle y décroche le prix Adolfo Guzman, puis rencontre rapidement de grands noms du jazz, avec qui elle collabore. Janysett signe son premier album en France en 2011. Avec un pied dans chacun de ses deux mondes : Originaire de Guantanamo, à Cuba, Niçoise d’adoption on retrouve dans sa voix tous les parfums de La Havane.

 

Didier Lockwood

C’est un « All Star Band » qui est apparu au jardin de la paix. Tête d’affiches de qualité personnifiée par les plus grands noms du jazz : Didier Lockwood au violon, André Ceccarelli à la batterie et Thierry Eliez au piano.

 

Un concert hors normes

Casting international pour une musique interstellaire.

Considéré comme l’un des plus grands violonistes de jazz vivant, Didier Lockwood a marqué la scène du jazz contemporain. Son parcours riche et exemplaire, est chargé d’un florilège d’albums et de récompenses.

 

L’art d’être en famille

Au jardin de la paix, il renoua avec ses premiers amours, le rock-blues teinté bien évidemment de jazz. Le public fan du Saint Jazz Cap Ferrat était, lieu prestigieux oblige, un brin intimidé, s’est même demandé s’il pouvait applaudir à tout casser. C’était sans compter sur la joie communicative du groupe de Didier Lockwood. Navigant entre fision-jazz ou rock. Lockwood accorde toujours son violon à coup de pédales d’effet. Mais le plus étonnant lors de ce concert, outre la perfection technique des trois musiciens, c’est l’intimité qu’ils ont su mettre en place. Chaque morceau est raconté, à coup d’anecdotes et de petites blagues.

Lockwood a de quoi dérouter, mélange parfait entre jazz, rock et classique. Il joue avec tant de virtuosité, de rapidité et de force que même son archet n’arrive pas à le suivre, des crins s’en détacheront.

Le violoniste, souriant, annonce le titre suivant : « Il y a 30 ans, mes jumelles sont nées. Je leur ai écrit une berceuse, Tiny Twins qui n’arrive pas à les endormir !». Jusqu’à avoir l’impression d’être en famille on se retrouve dans la chambre à coucher, on imagine ce papa gâteux, leur jouant des mélodies au violon. Et quelle mélodie !

Habité par la passion de l’improvisation et par l’envie de la partager Lockwood nous offre un spectacle musical et théâtral atypique, empreint de beaucoup d’humour, entre concert et happening. Il s’invitera au milieu du public, se baladant le long des couloirs s’arrête devant certains pour les enivrer de ses ondes musicales.  Ce moment unique résolument jazz, mais bien plus encore, a séduit les petits comme les grands, les initiés comme les novices.

 

Ola Onabulé

Quand le Saint Jazz Cap Ferrat annonce un chanteur comme Ola Onabulé vous pouvez vous attendre à une soirée exceptionnelle. Et dans le cas d’Ola, cette définition n’est pas exagérée.

 

Un vrai crooner

Non seulement en raison de la classe de l’artiste britannique, de ses musiciens, mais c’est un vrai monsieur, avec un groupe exquis composé de John Crawford au piano, Guillermo Nickolls pour la batterie, et le percussionniste Willy Fry. Les cinq musiciens de jazz ont accompagné Onabule d’une main unie, un ensemble excitant, ils ont montré qu’ils étaient aussi d’éloquents solistes.

 

Une voix en or

Béni d’une voix qui couvre deux octaves, il utilise ses compétences vocales de façon instrumental, offrant des nuances et modulations uniques. Le côté lyrique très fort de son timbre nous transporte dans une ballade de sensibilité et dérive dans un blues d’opéra, Ola Onabulé étend sa voix dans l’horizon émotionnel il nous touche.

Dans ses chansons, il raconte des histoires, rend compte de leur origine. Il nous expose un récit conceptuel qui traverse de manière transparente le territoire du jazz.

 

L’interview d’Onabulé

 

Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de faire cette carrière ?

« J’étais à l’université pour faire mes études de droit, et la dernière année juste avant mes examens, j’ai senti que ce n’était pas ce que je voulais faire, je suis parti de l’université, j’ai acheté une guitare et je suis parti à la recherche de plans musiques. Mes parents sont du Niger et dans ma famille il y a beaucoup de juristes alors chanteur pour eux n’était pas vraiment un métier.

Vous avez bien fait de vous reconvertir dans la musique

« Rire… Oh oui, c’est la meilleure décision que j’ai prise de toute ma vie »

 

Vous avez un style de voix qui rappelle Frankie Beverley (Maze)

«Oui, c’est vrai, on me l’a souvent dit, j’aime beaucoup, et ça me touche énormément».

 

Quels sont vos meilleurs souvenirs musicaux ?

«Lorsque j’étais enfant vers l’âge de 5-6 ans à Londres, j’avais une énorme radio avec de gros boutons, je croyais que les chanteurs et les musiciens étaient à l’intérieur du poste. Alors j’étais là hello Mr Nat king cole, vous êtes là, est-ce que vous m’entendez. C’est le premier souvenir que j’ai de la musique, cela a été pour moi très important».

 

Vous vouliez être guitariste, pourquoi ne pas avoir suivi cette voie ?

«Tout simplement parce que je suis un très mauvais guitariste (rires), j’ai essayé, mais cela ne m’a pas réussi».

                                                                                 

                                                                                                                         A.AZDINE

 

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5 août 2017 6 05 /08 /août /2017 14:14

Près de 200 personnes protestent contre la transformation de leur mosquée en crèche et co-woking. Ils ont manifesté vendredi 28 juillet devant le palais de justice de Nice, dans les Alpes-Maritimes, contre la DUP* du lieu de culte musulman décidée par la municipalité qui souhaite reconvertir l’espace.

 

 

Des citoyens ordinaires

Ce sont ceux qu’on ne remarque pas, qu’on n’entend jamais. Ceux sur lesquels les caméras glissent généralement sans s’arrêter. Ceux qui ne font pas de bruit mais qui, vendredi 28 juillet sur les marches du palais de justice de Nice, ont déployé l’immense banderole : « Touche pas à ma mosquée » brandissant des pancartes en scandant des slogans : « Non à la mise sous tutelle du culte » ou « Estrosi, respectez la liberté de culte ! », pour dénoncer l’acharnement du maire contre l’Institut En-nour à l’appel du collectif «Laïque et Républicain»TouchePasAMaMosquée     

 

Élus et associations soutiennent le mouvement

Le parvis reste ouvert à la population, le rassemblement est encadré par un discret dispositif policier au moment où le président du collectif Haddou Ben Mohamed, micro à la main, prend la parole pour dénoncer l’acharnement politique dont la mosquée En-nour fait l’objet tout en revendiquant que le collectif associatif créé début juin est à vocation laïque et républicain. Il ajoutera devant les manifestants que les allégations mensongères et les dénis de droit du maire ne doivent nullement avoir de place au sein de la république et que le maire doit apprendre à respecter la loi !

 

Des élus locaux se sont relayés au micro pour témoigner leur solidarité aux manifestants et leur confiance en la justice « aujourd’hui on fait un mauvais procès à toute la communauté musulmane, on ne peut plus supporter cette injustice ni la manipulation du Maire de Nice », dénoncent Patrick Allemand du PS, David Nakach Tous Citoyens, Christian Masson du MRAP et Philippe Pelligrini PC/Les Insoumis. « Nous sommes ici pour faire valoir les droits de l’institut En-nour, nous ne sommes pas dupes, c’est une expulsion », lâche le président du collectif.  

 

Mostafa l’écoute attentivement. « On se sent exclus, il n’y a aucun dialogue avec le maire, on aimerait ne pas avoir à manifester dans la rue, mais on ne nous entend pas », regrette ce musulman. Il se mobilisera « jusqu’à la victoire ».

 

L’institut En-nour a pourtant répondu à toutes les exigences de l’ancien préfet qui a signé l’autorisation d’ouverture, mais c’était sans compter sur l’obstination du maire qui a fait voté au conseil municipal, en juin dernier, une nouvelle *déclaration d’utilité publique (DUP) contre la mosquée.

 

                                                                                                                           A.AZDINE

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5 février 2017 7 05 /02 /février /2017 13:46

"Le Tueur de la Promenade", une enquête, que Vincent-Xavier Morvan, journaliste a décidé de reprendre avec décence et tenue.

Le correspondant du Figaro et collaborateur de l’AFP à Nice pose la question; qui était l’auteur du massacre de la promenade des Anglais, le 14 juillet dernier ? Après avoir couvert l’événement au moment de l’attentat, il décide quelques semaines plus tard de reprendre l’enquête, pour mieux se rapprocher de la vérité et retrace l’itinéraire d’un homme qui, en tuant 86 personnes et en blessant 434 autres, a décidé de passer de l’autre côté de l’humanité.

Etayée par des témoignages inédits

Cette enquête sur le tueur de la promenade montre à quel point ce tableau initial passe à côté de l’essentiel. Au cheminement d’une lecture prenante, l’auteur dresse le portrait « d’un djihadiste rusé, intelligent, qui a méticuleusement préparé son coup ».

Vincent-Xavier emprunte les chemins de traverse pour se rapprocher de la vérité, on apprend que Bouhlel hésite entre le 14 juillet et le 15 août et pense un moment agir dans la fan zone de l’Euro de football à Nice. Le collaborateur AFP évoque d’une écriture habile et tenue les victimes, il décode l’itinéraire perfide de Mohamed Bouhlel, qui a préparé avec précision son attentat tuant 86 personnes en blessant 434 autres.

L’enquête, donne une nouvelle dimension au schéma dessiné après l’attentat par les autorités, incapable d’entendre autre chose que ce qu’elle veut bien entendre : l’image d’un détraqué hyperviolent, obsédé sexuel et mauvais musulman qui s’est radicalisé en un temps record.

La réalité est nettement plus mitigée.

Vincent-Xavier, part à la rencontre des proches du terroriste ; la famille, les voisins, les amis, qui lui procurent l’éclairage qu’argumente cette enquête, elle n’a pas pour sujet d’humaniser le tueur de la promenade Mohamed Bouhlel.

Qui en toute conscience, sans consommation de stupéfiant ni autre substance, au volant de son camion-bélier, a exécuté son massacre au nom d’Allah toutes fenêtres ouvertes. Comme pour mieux s’imprégner de sa « conversion » sanglante au djihad.

                                                                                A.AZDINE

                                                        

                                                                                                                            

"Le Tueur de la Promenade. Enquête sur une mystification".

Heliopoles. 14,90 euros.

 

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16 janvier 2016 6 16 /01 /janvier /2016 23:55

 

 

 

 

 

 

6,8 millions de personnes ont voté, il y a moins d’un mois, pour un parti dont le principe directeur est le repli identitaire et le rejet de l’étranger ; 40 % des citoyens ont boudé obstinément les urnes : par action ou par abstention, le parti des anti-partis et sans-parti de gouvernement rassemble désormais plus des trois quarts des Français. En trente ans de lutte contre le chômage, le nombre des demandeurs d’emploi s’est multiplié par cinq. La ligne bleue de la croissance reste un horizon brouillé.

À deux reprises, et à six mois d’intervalle, en infligeant une sévère défaite à la majorité nationale en place, les Français ont exprimé leur insatisfaction. La bipolarisation qui réglait jusque-là le pendule électoral éclate par l’effet d’une tripolarisation. Le Parti socialiste (PS) en sort parfois exsangue, perdant la moitié des régions qu’il détenait antérieurement, devant même abandonner pour six ans toute présence dans deux des plus grandes assemblées régionales (dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en PACA) ; la droite voit lui échapper deux régions (Centre et Bourgogne-Franche-Comté) que son avance constatée lui laissait espérer à coup sûr, et n’en gagne deux autres que parce que la gauche a jeté l’éponge.

Français, on vous a compris !

Jamais la distance n’a été aussi grande entre le pays réel et le pays légal. Jamais le jeu électoral n’a été aussi biaisé. Au classique affrontement droite/gauche, on substitue désormais une partie de billard à deux bandes, pour contourner la boule du FN. Ce qui aboutit à remplacer la question du choix par celle du refus. Certes, le réflexe républicain interdit encore aux populistes d’accéder au pouvoir. Mais vaincu dans les urnes, le FN devient le farouche vainqueur de la bataille des idées.

Car le choc politique récent et répliqué a-t-il amené à réagir contre l’incommunication chronique entre le pouvoir et les citoyens ? Rien ne l’indique. Au contraire. Pour preuve, éminemment symbolique : alors que la carte des votes pour le FN avait montré, le 13 décembre, que celui-ci se superposait avec celui des couches populaires, la première mesure que l’on affiche le 14 décembre au matin est le refus de tout coup de pouce au SMIC ! Circulez les pauvres, il n’y a rien à voir. Plus gravement, on semble ne retenir de la leçon électorale que le sentiment d’insécurité. Voici nos dirigeants qui se livrent à un grand ramassage des peurs, dont on ne peut ignorer qu’elles ne sont que l’écume de l’angoisse. Les voilà qui entrent sans frémir dans une logique d’autoritarisme faute d’autorité, qui légitime de vieilles positions de la droite extrême en vue d’un large consensus national.

La révision pour remède.

Et pour donner à ce choix tout le relief symbolique, on décide de réviser la Constitution. Pour la 25e fois depuis 1958, pour la 23e fois selon la procédure de l’article 89, on choisit de modifier le pacte fondamental en le surchargeant de nouvelles dispositions. Cette démarche interpelle, tant par son contenu que par sa forme. Rapportée au sens constitutionnel fondamental, la fièvre révisionniste a des allures de détournement de procédure. Plus que d’une adaptation du cadre juridique, il s’agit avant tout ici de capter la puissance symbolique d’une action politique solennelle, de transformer la procession du Parlement à Versailles en profession de foi républicaine. Car, qu’est-ce qu’une Constitution ? Un ensemble de règles qui s’impose à tous, y compris aux détenteurs de l’exercice du pouvoir. Dans le prolongement de l’esprit des Lumières et de l’article 16 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, l’objet essentiel est de soumettre l’État au droit, de garantir contre l’arbitraire. D’où un périmètre précis du champ constitutionnel : l’affirmation des principes fondamentaux, la détermination de la dévolution, de l’organisation et des rapports entre les organes décisifs de l’État. La Constitution de 1958 a été révisée 24 fois.

Ce périmètre est délibérément circonscrit pour laisser aux acteurs légitimement désignés le champ libre pour agir par la loi ou le décret. Par son contenu et la solennité de sa procédure d’adoption, la Constitution s’inscrit dans le temps long, puisqu’elle est censée garantir la stabilité dans la diversité des situations. Le problème est qu’en France, à une exception près, les Constitutions ont surtout été des compromis parfois hâtifs, plus que des édifices pleinement réfléchis. Seule la première invention constitutionnelle, celle du 3 septembre 1791 qui résultait de deux années de travaux de l’Assemblée constituante échappe à ce travers (celle de 1793 sera rédigée en six jours et expédiée en treize).

Le texte de 1958, écrit en un été, est lui-même un compromis approximatif entre deux projets : celui de De Gaulle, partisan celui d’un Chef d’État puissant, et celui des partis de gouvernement, défenseurs d’un régime parlementaire. Le déséquilibre de départ entre le législatif et l’exécutif a été définitivement aggravé par la greffe de 1962 d’une élection du Président au suffrage universel direct. Et c’est autour de cette greffe que va s’ordonner tout le système politique de la Ve République : le premier ministre se voyant réduit à l’état d’intermédiaire entre le Président et la majorité parlementaire, les partis s’ordonnant autour de deux forces, elles-mêmes soudées autour de deux partis.

Aucune des 22 révisions ne permettra de clarifier le statut et le rôle singulier de chacune des deux têtes de l’exécutif, pas même la grande « toilette » balladurienne de 2008. Or c’est pourtant de ce déphasage entre le fait institutionnel et l’évolution politique que se nourrit fortement l’impasse politique actuelle. L’urgence pour durer Le projet de révision en cours de discussion nous semble contredire et l’esprit constitutionnel et sa lettre. Qu’il s’agisse de constitutionnaliser l’état d’urgence, ou d’inscrire dans le marbre la déchéance de nationalité. Il est en effet audacieux d’inscrire dans la durée constitutionnelle un état d’exception par définition limité dans le temps.

D’autant qu’il en existe déjà un : celui de l’article 16 dont nous n’aurons pas la cruauté de rappeler la vertueuse indignation dont il a fait l’objet. On rappellera simplement la crainte des parlementaires d’y voir une brèche dans laquelle pourraient s’engouffrer des aventuriers… Quant à la constitutionnalisation de la déchéance de nationalité, outre qu’elle consacre une discrimination entre deux catégories de nationaux, elle ouvre à contretemps un débat sur la binationalité. On sait pourtant, à l’heure de la mondialisation comment cette réalité prend de l’ampleur. En attendant, rien ne change. Le cap politique reste identique. Le reflux électoral laisse une plage immobile et sableuse sur laquelle s’agitent les partis dans une primaire en forme de danse tragique.

 

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12 juin 2015 5 12 /06 /juin /2015 10:47

En l’absence de vote sur la résolution TTIP, les députés européens ont aussi décidé de reporter le débat public en plénière

TTIP: Le torchon brûle entre sociaux-démocrates et conservateurs et amène des élus à envisager des majorités alternatives pour approuver les textes.

Le président du Parlement européen a tenté de sauver la face. Au dernier moment, dans la soirée du 9 juin, Martin Schulz a annulé le vote de la résolution sur le traité de libre-échange avec les États-Unis.

Sa propre famille politique menaçait de rejeter le texte à cause des tribunaux d’arbitrage privés. Les sociaux-démocrates (S&D, 190 sièges), après avoir un temps accepté un compromis flou avec le Parti populaire européen (PPE, 220 sièges), ont finalement opté pour une ligne dure, faisant voler en éclat l’alliance avec les conservateurs.

Un coup dur pour Martin Schulz, le calife du Parlement, qui s’est toujours fait l’avocat actif d’une collaboration étroite entre les deux partis les plus importants de l’hémicycle, pour dégager une majorité. Une grande coalition à l’allemande, mais qui ne dirait pas son nom.

“Le G5”

Ce revirement sur le TTIP a provoqué la colère du PPE, qui s’est senti trahi et n’a pas hésité à cibler le chef du groupe S&D, Gianni Pittella.

C’est “un as de médiocrité”, a lancé la française Françoise Grossetête (LR).

L’Italien est accusé de ne pas être capable de tenir ses troupes et de se laisser influencer par les Verts et la gauche radicale (GUE), farouchement opposés au TTIP.

Depuis les élections de mai 2014, les conservateurs considèrent les socialistes comme leur partenaire, même si chacun évite de prononcer le terme de « grande coalition ».

Seule trace tangible de cette volonté de coopération active, la tenue d’une réunion mensuelle qui rassemble Pittella, Schulz et Weber, en compagnie du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et de son premier vice-président, Frans Timmermans. Dans cette instance informelle dénommée “le G5”, les cinq dirigeants discutent en amont des dossiers législatifs en cours et cherchent des terrains d’entente.

Programme de la Commission, secret des affaires, sécurité d’approvisionnement… les clash se multiplient

Mais, il est de plus en plus fréquent que les lignes décidées par la direction du S&D ne passent pas auprès de la base. Sur chaque dossier important, les clivages entre socialistes et conservateurs sont forts, alors qu’aucun des deux groupes ne dispose d’une majorité.

Le premier clash a eu lieu en janvier, lors des débats sur le programme de travail 2015 de la Commission européenne. Malgré d’intenses négociations, jusqu’au dernier moment, les groupes ont été incapables de s’entendre et aucune résolution n’a pu être adoptée.

Tout un symbole : les deux grands groupes sont condamnés à gouverner ensemble, mais n’ont pas d’objectif commun.

Les socialistes ont aussi fait mordre la poussière aux conservateurs, au mois de mai, sur la réglementation des minerais issus des zones de conflits en rejetant le compromis conclu avec les États. Mercredi 10 juin, le rapport sur la sécurité énergétique du Letton Algirdas Saudargas a aussi été torpillé en plénière en raison du manque de soutien du S&D.

Un conflit se profile enfin sur la directive sur les droits des actionnaires. Les Verts, soutenus par les sociaux-démocrates et la gauche radicale (GUE) ont déposé un amendement en faveur de la transparence fiscale des grandes entreprises. Tout en affirmant être favorable à la mesure, le PPE estime qu’il faut attendre une initiative de l’exécutif européen pour agir sur la question.

À chaque fois, Martin Schulz tente de ménager la chèvre et le chou. Et s’attire notamment les foudres des Verts, qui l’accusent d’abuser de son pouvoir en interprétant les règles internes de l’institution en sa faveur.

« Dans ces cas-là, je conteste, mais le PPE est trop content d’avoir un allié, et Pittella ne dit jamais rien », lâche le chef de file des écologistes, le Belge Philippe Lamberts.

“Le problème de Schulz, c’est qu’il veut maintenir un rapport privilégié avec Juncker, dans son idée de grande coalition à l’allemande, alors que nous devrions plutôt nous poser la question du rapport de force face à la droite”, considère le socialiste Guillaume Balas.

Vieux souvenirs de Maastricht

Cet état de tension permanent avec le S&D pousse certains conservateurs à plaider pour la fin de la prétendue alliance.

“Jusqu’à présent, quand l’idée est évoquée en interne, Manfred Weber répond qu’il n’existe pas d’alternative”, explique une source haut placée au PPE.

Mais le vieux routier des Républicains, Alain Lamassoure, élu au Parlement européen depuis 16 ans, est plus circonspect.

“Dans les faits, j’ai l’impression qu’on se dirige vers la constitution de majorités alternatives, en fonction des dossiers, un coup nous avec le centre et le groupe des conservateurs britanniques, un coup entre partis de gauche”, explique-t-il.

Chaque vote se jouerait alors à quelques voix, dans un Parlement avec peu de marge de manoeuvre, puisque les extrêmes anti-UE disposent maintenant de plus de 100 voix. Une aubaine pour les Libéraux (ALDE) qui n’ont pas apprécié d’avoir été exclus du fameux G5.

À l’inverse, ce sont les socialistes qui ont le plus à perdre. Éprouvant des difficultés à assumer des compromis alternatifs, les Verts et la GUE jouent souvent le jusqu’au-boutisme. Une situation qui peut conduire l’institution dans une impasse.

“Si le Parlement veut exister dans le débat, il faut pouvoir voter des compromis qui puissent ensuite être défendus, portés. Je me souviens, dans les années 1990, les députés n’arrivaient jamais à rien. Ils n’étaient même pas parvenus à approuver un texte sur le traité de Maastricht ! ” se rappelle un haut responsable de l’institution.

Mais l’époque a changé. Depuis lors, les élus ont acquis de réelles compétences législatives. Et en cas de désaccord, ce ne sont plus de simples déclarations symboliques qui seront bloquées, mais bien de véritables lois.

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