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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 18:09

SYRIE_1_0.pngQu’ils soient amis ou ennemis du régime syrien, les Libanais observent avec inquiétude ce qui se passe chez leur voisin en proie à un mouvement de contestation sans précédent. Une éventuelle déstabilisation de la Syrie pourrait avoir de graves répercussions sur le Liban.

 

Les alliés de la Syrie au Liban, avec à leur tête le Hezbollah et le leader chrétien Michel Aoun, sont inquiets d’un éventuel effondrement du régime syrien. En revanche ses ennemis, plus précisément le Courant du Futur conduit par le Premier ministre sortant, Saad Hariri, prient pour la chute du président Bachar el-Assad. Mais tous sont conscients que la déstabilisation de la Syrie aura certainement des conséquences dévastatrices sur le Liban.

A part la géographie -230 kilomètres de frontière commune-, les deux pays sont liés par l’histoire, la culture, la langue, la démographie, l’économie et la géopolitique, et partagent un passé tumultueux.

Liz Sly, envoyée spéciale du Washington Post à Beyrouth, écrivait lundi 1er mai, que « la chute du président Bachar el-Assad provoquera un chaos cataclysmique, un conflit sectaire et une explosion des extrémismes, bien au-delà des frontières syriennes».
Hilal Khachan, professeur de Sciences politiques à l’Université américaine de Beyrouth (AUB) est du même avis : « si le régime s’effondre, il y aura une guerre civile qui s’étendra à toute la région, frappant le Liban, l’Irak, l’Arabie saoudite et plus loin encore. La chute du régime syrien constitue un scénario apocalyptique pour tout le Moyen-Orient»l.

Acteur-clé au Moyen-Orient

Bien plus que l’Egypte de Hosni Moubarak, la Syrie de Bachar el-Assad est un acteur-clé au Moyen-Orient et contribue, par conséquent, à la constitution des rapports de forces régionaux. Son influence est importante en Irak, déterminante sur la scène palestinienne et incontournable au Liban. La disparition du régime ou son affaiblissement d’une manière significative, auront forcément des répercussions sur les équilibres régionaux qui impliquent Israël, les Etats-Unis, l’Iran et les pays arabes alliés des Américains. Damas apporte en effet un soutien multiforme au Hezbollah libanais et au Hamas palestinien et fournit une couverture arabe à l’Iran qui l’aide à étendre son influence jusqu’à la Méditerranée.

Mais au-delà de ces enjeux géopolitiques, le Liban est déjà directement touché par les troubles qui secouent la Syrie depuis le 18 mars. L’afflux au Liban de 1500 réfugiés syriens en l’espace de 48 heures, la semaine dernière, est un petit exemple du problème humanitaire qui peut apparaitre en cas de crise majeure. Ces réfugiés ont fuit leur village de Tall Kalakh, près de Homs, pour trouver refuge chez des amis et des proches dans la région de Wadi Khaled, à l’extrême nord du Liban. Si un tel scénario se reproduisait dans d’autres villages frontaliers, le pays du cèdre verrait des dizaines de milliers de personnes déferler sur son territoire.

Sur le plan économique, la Syrie constitue le seule débouché du Liban sur l’Irak et les Etats arabes du Golfe. Le transit des marchandises entre le port de Beyrouth et ces pays constitue un poste essentiel de recettes pour le Trésor. Lors de l’annonce de la fermeture de la frontière syro-jordanienne, lors de l’entrée de l’armée syrienne à Deraa, le 25 avril, le transport des marchandises a été sérieusement perturbé et des longues files de camions ont été bloquées à la frontière libano-syrienne. Par ailleurs, la place financière syrienne est importante pour les banques libanaises qui ont ouvert des dizaines de branches en Syrie, ces six dernières années, à la faveur de la libéralisation économique amorcée par Bachar el-Assad.

Crise politique

Politiquement, les accusations lancées par les autorités syriennes sur l’implication présumée de personnalités libanaises dans les troubles en Syrie ont provoqué une vive polémique au Liban. Les amis de Damas réclament l’ouverture d’une enquête, alors que ses ennemis dénoncent les pressions de la Syrie et «ses tentatives d’exporter vers le Liban ses problèmes internes».

Cependant, la conséquence politique la plus grave reste l’impossibilité des Libanais à former un gouvernement depuis plus de trois mois. Occupée par ses propres affaires, la Syrie n’a ni le temps ni les moyens d’intervenir pour accélérer la formation du gouvernement. Ses alliés, qui ont fait tomber le cabinet de Saad Hariri, le 11 janvier, ne parviennent toujours pas à prendre le pouvoir, bien qu’ils disposent désormais d’une légère majorité parlementaire.

Sans gouvernement, le Liban va à vau-l’eau. L’administration et l’économie roulent au ralenti et le relâchement sans précédent de l’autorité de l’Etat se traduit par une vague de constructions illicites dans de nombreuses régions, des mutineries dans la principale prison du pays et une détérioration de la sécurité. Et si la situation se dégrade en Syrie, le pire est à venir au Liban.

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 18:07

algerie-police.jpgC’est désormais devenu une habitude. Comme chaque samedi, les pouvoirs publics (re)ssortent dans les rues d’Alger leur arsenal de la répression. La capitale du pays arborait dès les premières heures de ce samedi du 7 mai un visage d’une ville toujours sous état de siège.  Le décor est encore planté : Des dizaines de camions anti-émeutes occupent les places stratégiques de la protesta pour parer à toute éventualité. Ainsi, à proximité de la Maison de la presse Tahar Djaout, de la station de bus Tafourah, la Grande Poste, la Place du 1er Mai, la Présidence , plusieurs engins de la police ont pris place dès les premières heures de la matinée.

Une image qui résume ainsi l’atmosphère oppressante d’un pouvoir qui refuse encore de céder la rue à toute initiative revendicatrice ou qui s’oppose au régime en dépit de la levée de l’état d’urgence qui était alors instauré au début des années 1990 au début de l’insurrection islamiste.

Il faut dire que ce déploiement impressionnant de régiments suréquipés de CNS avilissait déjà Alger depuis plusieurs mois. Cependant, la répression des manifestants est montée d’un cran depuis la révolte des…étudiants.

Pas plus tard que mercredi dernier, des dizaines de médecins résidents ont été tabassés à El Mouradia, sur les hauteurs de la capitale, au moment où ils tentaient d’organiser un sit-in devant la présidence de la république.

Avant eux, des dizaines d’autres manifestants porteurs de revendications socioprofessionnelles pourtant légitimes avaient fait les même frais de la bastonnade des services de sécurité aux portes de la capitale du pays.

Plusieurs initiatives de marches dans la capitale de partis politiques se sont confrontées au même climat de guerre que les autorités algériennes ont planté depuis le début des révoltes arabes.

Cette campagne d’intimidation et de répression intervient alors que le président de la république a promis des réformes politiques.

Le président Abdelaziz Bouteflika a désigné lundi dernier le président du Sénat Abdelkader Bensalah pour mener des consultations avec les partis politiques et des personnalités en vue de réaliser les profondes réformes qu’il a promises. Le chef de l’Etat s’est engagé pour les révisions de la Constitution de 1996 (déjà amendée en 2008), de la loi électorale, de la loi sur les partis politiques et du code de l’information.

Pas de quoi calmer la fronde sociale qui ne cesse de s’amplifier depuis janvier 2011.

Il faut dire que nombreux sont parmi les Algériens qui ne croient plus aux promesses des pouvoirs publics qui, faute de réponse adéquate, sort à chaque fois son arsenal répressif.

En attendant, les rues d’Alger virent toujours au bleu…surtout le samedi.

Lire l’article original : Pour mater la constestation : Alger s’habille toujours en bleu chaque samedi | DNA – Dernières nouvelles d’Algérie

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 18:04

hommes-en-bleu.jpgCe vendredi 6 mai 2011, à Tunis, jour de la prière, on attendait vers quinze heures une nouvelle arrivée massive de fanatiques musulmans sur l’avenue Bourguiba. Des barbus enragés qui, depuis deux ou trois semaines, viennent occuper le terrain devant le théâtre municipal, haut lieu de l’impiété et de la luxure, afin de prier Allah la face contre terre et de proférer des messages de mort à tous ceux qui n’obéissent pas à leur délire. Théâtre, cinéma, musique, danse : pour eux tout est “haram”, c’est à dire péché mortel. Et pour mieux faire passer le message, ils menacent d’égorger ceux qui pratiquent ou admirent ces disciplines impies.

Manœuvres contre-révolutionnaires du Premier ministre
Mais à onze heures, ce même jour, c’est une autre manifestation qui est aussi annoncée. Celle de jeunes gens indignés par la vidéo circulant sur la toile et dévoilant les intrigues du Premier ministre par intérim : une vieille ganache largement compromise avec le régime de Ben Ali, dont la vidéo tend à prouver les manœuvres contre-révolutionnaires. Ils sont plusieurs centaines, ces jeunes gens, quelques filles, mais surtout des garçons, agglutinés, comme ils l’avaient été la veille, sur les marches du théâtre municipal, criant leur courroux, mais pacifiques, mais disciplinés, comme on n’imaginerait guère de le voir en France, lançant de larges sourires aux rares passants étrangers comme pour leur montrer leur contentement d’être soutenus par des regards amis.

De seize à trente ans
Vers treize heures, les voilà tout à coup qui traversent la chaussée pour se regrouper sur le terre-plein arboré de l’avenue, face aux forces policières qui en barrent le cours en direction du ministère de l’Intérieur.

Bloqués, les jeunes manifestants (ils ont entre seize et trente ans), continuent de crier en chœur, agitant les mains vers le ciel, toujours aussi pacifiques, plutôt joyeux, sans nulle agressivité, sans intention affichée de provocation gratuite.

Violente répression
Brusquement des détonations éclatent, des bombes lacrymogènes fusent, des hurlements se font entendre, cependant que la police charge subitement avec une fureur et une violence sidérantes. Dans la panique qui les a saisis, par centaines les jeunes gens refluent et s’éparpillent, courent se réfugier dans les rues adjacentes, dans les cafés dont déjà on a débarrassé les terrasses en retirant à la hâte tables, sièges et parasols. Certains s’engouffrent dans le hall de l’Hôtel International subitement noir de monde. Mais ils sont plusieurs, trop nombreux, à être immédiatement rattrapés par les flics en civil, cernés par ces hyènes qui surgissent de nulle part, les coincent, les frappent, les traînent vers leurs congénères en uniforme lesquels frappent à leur tour avec une violence épouvantable des jeunes gens qui n’ont fait, pour tout crime, que crier leur indignation.

Chasse à l’homme
La chasse est ouverte. A nouveau des hurlements fusent des rangs des policiers. On investit les cafés pour en déloger brutalement ceux qui s’y sont réfugiés, les lancer dans les fourgons de la police. Les matraques tapent avec frénésie ; une noria de petites motos envahit l’avenue, enfourchées chacune par deux mercenaires masqués, l’un conduisant alors que l’autre, une grande batte dans les mains, tape sur tout ce qui est à sa portée. C’est terrifiant, effroyable, insoutenable. Les coups pleuvent avec une rage qui déshonore totalement le gouvernement provisoire tunisien et blessent des citoyens qui ne font rien d’autre que d’exercer leur droit de citoyens.

Chiens de garde
L’impression est épouvantable. Les chiens de garde qui torturaient et tabassaient sous Ben Ali, toujours en service, après avoir fui ou s’être cachés, ont repris du poil de la bête. La plupart se masquent le visage pour mieux pratiquer leurs exactions et n’en paraissent que plus ignobles encore. Tout cela survient alors que les Tunisiens viennent de renverser un régime totalitaire. On n’ose imaginer comment se comportait la police du temps de Ben Ali quand on la voit se conduire avec tant d’ignominie à l’aube de la démocratie. Mais on pressent que la contre-révolution menace.

Char d’assaut
A quatre heures de l’après-midi, un char d’assaut muni d’une mitrailleuse, de ceux qu’on voit en permanence stationnés entre la cathédrale Saint-Vincent de Paul et l’ambassade de France, un char d’assaut prend position à l’intersection de l’avenue Bourguiba et de la rue de Paris. Les fanatiques musulmans n’ont pas osé pointer leur vilain museau pour occuper le terrain. L’atmosphère est encore tout empoisonnée par les gaz. L’avenue, un temps plongée dans un silence mortel, dans un climat de peur, peu à peu s’anime à nouveau. Certaines terrasses de café se remeublent et les premiers clients reviennent alors que tous les magasins maintiennent encore baissés leurs rideaux de fer. A l’Hôtel Intercontinental, des danseurs français effarés, à peine débarqués de l’avion qu’ils ont emprunté pour se produire au cours du festival de danse qui se déroule coûte que coûte, en plein cœur des affrontements, n’en reviennent pas d’avoir frôlé des événements qui les dépassent.

Raphaël de Gubernatis (depuis Tunis) – Le Nouvel Observateur

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 17:55

492px-Goyaale

C’est intéressant d’associer le massacre des amérindiens

au combat des Etas Munis contre les musulmans intégristes!

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 17:51

les-policiers-ont-tente-d-empecher-les.jpgLes étudiants reviennent à la charge ! Une nouvelle marche pacifique  est prévue lundi 02 mai à 11H00, à l’appel  de la  Coordination nationale autonome des étudiants (CNAE). La marche devrait s’ébranler de la Grande-Poste vers le Palais du gouvernement. Les étudiants espèrent rééditer le coup de la marche du 12 avril au cours de laquelle des milliers de manifestants ont manifesté dans la capitale en dépit de l’interdiction.

 

La décision de marcher dans la capitale a été entérinée lors d’une réunion des délégués de la CNAE, issus de plusieurs universités du pays, organisée à Alger la semaine écoulée. Selon un communiqué de cette coordination, il a été décidé la constitution d’un collectif d’avocats pour défendre les étudiants, objets de poursuites judiciaires à Bejaia et à Chlef.

Aussi, les délégués de la CNAE ont appelé au « gel systématique de toutes les activités pédagogique pendant ses actions ».

Prévue à l’université de Chlef, à 200 km à l’ouest d’Alger, la réunion des étudiants a dû être délocalisée à Alger en raison des pressions exercées par les responsables de cette université.

Lors de la même réunion, La CNAE, dénonçant « la répression sauvage et monstrueuse réservée à la marche des étudiant », salue « la mobilisation exemplaire et historique des étudiants algériens (marche du 12) qui ont fait preuve de lucidité, de courage et d’un haut degré de conscience».

Par ailleurs, les délégués des étudiants « regrettent le traitement médiatique tendancieux qui tend à réduire, qualitativement et quantitativement, la marche (du 12 avril) qui a mobilisé plus de cent mille étudiants, et qui était surtout pacifique ».

Mardi 12 avril, à l’appel de la CNEA, plusieurs milliers d’étudiants ont marché, à Alger, bravant l’interdiction imposée par les autorités. Dépassée par l’ampleur, la police avait réagit brutalement. Pour empêcher les marcheurs d’accéder au siège de la présidence, à El Mouradia. Bilan : des dizaines de blessés ont été enregistrés parmi les manifestants.

Engagés dans un bras de fer avec le ministère de tutelle depuis janvier 2010, les étudiants rejettent la dévalorisation de leur diplôme imposée par le système LMD (licence-master-doctorat).

Si celui-ci, selon l’argumentaire officiel, ambitionne d’arrimer l’université algérienne à celle de l’Europe, les programmes ne sont pas encore harmonisés et les passerelles entre les différents cursus ne sont pas établies.

DNA – Dernières nouvelles d’Algérie

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16 mars 2011 3 16 /03 /mars /2011 17:03

 

http://www.dailymotion.com/video/xfmjx7_les-raisons-de-la-colere-1-3_lifestyle#from=embed

 

un  reportage d’ARTE sur les émeutes dans le monde.

L’émeute comme symptôme de la rupture du consensus social, de la “place politique” de chaque groupe social, symptôme de de l’exclusion des “jeunes”, de “l’avenir”.
Avec un petit goût de nostalgie pour le rétablissement d’un ordre démocratique passé et fantasmé, dans lequel “tout le monde aurait sa place”, un … démocratisme radical:”l’urgence, c’est de retrouver les espaces d’interlocution… retrouver la politique” (Berto)
“le sens d’une émeute c’est de rappeler: “nous sommes là!”….
“le refus d’une certaine forme de gouvernance vécue comme  foncièrement éloignée des intérêts de la population”.

La réaction des états comme illégitime.
L’émeute comme irruption immunitaire d’un corps social “malade”.
La révolte comme indicateur des “points de disfonctionnement de la régulation” (Negri)
La disparition du mouvement ouvrier ramène les prolétaires dans la multitude qui s’oppose à un  Etat qui ne sait pas répondre aux angoisses de ses populations face à la mondialistation….

L’approche mondiale, globale, phénoménale de ce reportage réussit à faire disparaitre le prolétariat et le capital et leur rapport d’implication réciproque pour présenter les émeutes comme un problème de gouvernance, locale et mondiale…

Les raisons de la colère 1_3 par Lywest

 

 

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16 mars 2011 3 16 /03 /mars /2011 16:52

 

Quand la science s’occupe des révolutions

Emission passionnante du site “Arrêt sur image”
avec  l’historien Emmanuel Todd

Ca n’est pas l’extrait le plus intéressant de l’émission mais c’est le seul accessible immédiatement.

 

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16 mars 2011 3 16 /03 /mars /2011 16:42

emeute_373710_465x348.jpgDes centaines de jeunes chômeurs ont pris d’assaut, hier, le siège de l’Anem. Des échauffourées ont eu lieu entre contestataires et forces de l’ordre. Une avalanche de projectiles lancés en direction du bloc administratif regroupant plusieurs directions, a contraint les employés des administrations concernées à quitter les lieux dans un climat de panique et de confusion générale.

 Des slogans hostiles à certains responsables et des propos  injurieux ont été proférés par les jeunes en furie, venus réclamer des postes d’emploi. L’arrivée du nouveau directeur, fraîchement installé, a sonné le début de l’escalade du mouvement à cause d’un discours jugé «sans surprise» par les manifestants, voire «provocateur», par Nabil et Sabri, deux émeutiers questionnés en aparté. A 10 h, la mare humaine s’ébranle vers le siège de la wilaya où des bombes lacrymogènes sont tirées par les forces antiémeutes pour disperser la foule.

Emeutes à Mechroha
Les émeutiers sont ralliés, quelques minutes après, par d’autres jeunes manifestants qui usent, encore une fois, de pierres pour s’attaquer aux forces de l’ordre, lesquelles répliquent par des courses-poursuites, l’utilisation de véhicules antiémeutes et gaz lacrymogènes. A l’heure où nous rédigions l’article, tous les commerces des rues Amirouche, Victor Hugo, Ibn Badis, l’ALN… étaient encore fermés. Pour le deuxième jour consécutif, des troubles ont été signalés dans la commune de Mechroha où la route a été encore une fois bloquée en signe de protestation contre le taux élevé du chômage, les défaillances dans l’aménagement urbain et d’autres préoccupations à caractère social.

Hier, des voix ont carrément appelé au départ de l’actuel P/APC, Saïd Sebbit, condition sine qua non, selon des émeutiers joints par téléphone, «pour que la commune retrouve son calme».
Pour sa part, le P/APC nous a déclaré: «Nous sommes en pourparlers avec les citoyens qui ont bloqué la route et qui sont revenus, depuis peu, à de meilleurs sentiments.» S’agissant de la fermeture de certaines écoles, mesure préventive prise, hier, par la commune, il ajoutera que la décision a été adoptée sur la base des réserves émises par des directeurs d’établissements scolaires, «pour parer à toute éventualité».

El watan

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16 mars 2011 3 16 /03 /mars /2011 16:40

« A moins que des mesures radicales ne soient prises pour réduire la vulnérabilité des centrales aux tremblements de terre, le Japon pourrait vivre une vraie catastrophe nucléaire dans un futur proche. » Cet avertissement est tiré d’un article paru le 11 août 2007 dans le quotidien International Herald Tribune/Asahi Shimbun . Son auteur est le sismologue Ishibashi Katsuhiko, professeur à l’université de Kobe 

Ishibashi Katsuhiko faisait partie du comité d’experts chargé d’établir les normes sismiques des centrales nucléaires japonaises. Il en avait démissionné pour protester contre la position du comité. Il estimait que les recommandations fixées par le comité étaient beaucoup trop laxistes.
En d’autres termes, le professeur Katsuhiko avait prévu ce qui est en train de se produire à la centrale de Fukushima. Il avait prévenu les autorités de son pays que les centrales japonaises souffraient d’une «vulnérabilité fondamentale» aux séismes. Mais ses avertissements ont été ignorés tant par le gouvernement que par Tepco (Tokyo Electric Power Company), premier producteur privé mondial d’électricité, qui exploite un tiers des centrales nucléaires japonaises, dont celle de Fukushima.

Katsuhiko a lancé son alerte en 2006, année où les normes de sécurité anti-sismiques japonaises ont été renforcées. Selon le sismologue, ce renforcement était encore très insuffisant. Les faits lui ont donné raison dès l’année suivante. Le 16 juillet 2007, un séisme de magnitude 6,8 a provoqué des incidents sérieux à la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, la plus importante unité de production d’électricité nucléaire au monde. Cette centrale se trouve sur l’île de Honshu, la principale île du Japon, comme presque toutes les centrales nucléaires japonaises, qui encerclent les trois plus grandes villes du pays, Tokyo, Nagoya et Osaka.

Avant le séisme de juillet 2007, un autre s’était produit en août 2005, affectant la centrale d’Onagawa, au nord de Fukushima ; encore un autre en mars 2007, dont l’épicentre était à 16 kilomètres de la centrale de Shika. Et cela s’est répété l’année suivante, avec une secousse de magnitude 6,8 à l’est de Honshu, près d’Onagawa et de Fukushima. Même s’il n’y a pas eu de dégâts importants, Tepco a signalé alors trois fuites de liquide radioactif à Fukushima Daini.

Ainsi, l’accident qui vient de se produire à Fukushima ne peut être considéré comme une véritable surprise, même s’il a pris de court les opérateurs de la centrale comme les autorités. Cet accident est la reproduction, en beaucoup plus grave, d’événements qui se sont répétés au moins depuis 2005.

Ishibashi Katsuhiko avait analysé le risque, expliquant que, dans les différents cas, «le mouvement sismique à la surface du sol causé par le tremblement de terre était plus important que le maximum prévu dans la conception de la centrale». Lors du séisme qui a affecté la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, le pic d’accélération sismique était plus du double de la valeur que la centrale était censée supporter. «Ce qui s’est passé à Kashiwara-Kariwa ne devrait pas être qualifié d’inattendu», écrivait le sismologue.

Les manquements de la société Tepco

C’est malheureusement encore plus vrai du drame actuel, dont Katsuhiko avait anticipé la possibilité: «Si l’épicentre du séisme avait été un peu plus proche du site de la centrale et si la magnitude avait atteint 7,5 [...] , il aurait pu se produire un “genpatsu-shinsai”, un événement catastrophique associant tremblement de terre et fusion partielle ou complète du cœur d’un ou plusieurs réacteurs.»

C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui, et le séisme est encore plus puissant que ce qu’avait imaginé Katsuhiko. En 2007, il estimait que les centrales devaient être conçues pour résister à un mouvement de surface du sol d’une vitesse de l’ordre de 1000 gal, alors que les normes de 2006 ne prévoyaient que 450 gal (le gal est une unité utilisée pour mesurer l’accélération du sol et correspond à 1 centimètre par seconde carrée).

L’une des raisons pour lesquelles les centrales japonaises sont vulnérables aux séismes est qu’elles ont été construites pendant une période où il s’est trouvé que l’activité sismique était relativement faible – du moins pour le Japon. On s’est basé sur cette activité pour définir la résistance anti-sismique des installations nucléaires, et on en a construit 55, ce qui fait du Japon le troisième producteur mondial d’électricité nucléaire.

Or, à partir de 1995 et du grand tremblement de terre qui a dévasté la ville de Kobe, il y a eu un regain d’activité sismique sur l’archipel. Il aurait été donc nécessaire de revoir à la hausse la protection anti-sismique des centrales. Pour Katsuhiko, les centrales qui ne pouvaient pas être suffisamment sécurisées devaient être fermées. Cela n’a pas été fait. Et Tepco n’a pas pris en compte les failles sismiques sous-marines, notamment dans la zone de Kashiwazaki-Kariwa. Le risque lié aux tremblements de terre a été systématiquement sous-estimé, aussi bien par les experts nationaux de la sûreté nucléaire que par l’industriel.

Au demeurant, Tepco n’en est pas à son premier manquement en matière de sécurité. En 2002, l’entreprise a été au centre d’un scandale après avoir falsifié des documents d’inspection pour dissimuler des problèmes survenus sur certains de ses réacteurs. Le PDG, le vice-président et le président du conseil d’administration durent démissionner en chœur. La falsification concernait au moins trois incidents qui affectaient déjà les centrales de Fukushima et de Kashiwazaki-Kariwa…

http://www.mediapart.fr/journal/international/150311/japon-la-catastrophe-nucleaire-avait-ete-prevue?page_article=2
15 Mars 2011 Par Michel de Pracontal

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14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 14:53

libye_femmes_inside.jpgSi l’on s’en tient aux images de télévisions, on pourrait croire que la Libye est peuplée d’hommes, exclusivement. Et pourtant, « ce sont les femmes qui, les premières, ont défié l’interdiction de manifester » raconte Naeïma Gebril, juge à la cour d’appel de Benghazi :

« Le 15 février, les mères de milliers de prisonniers morts en détention sont venues se poster devant le tribunal de Benghazi avec les portraits de leurs fils, car le procès venait de s’ouvrir et Fethi Tril, l’un des avocats qui plaidait leur cause, avait été arrêté la veille. Elles n’ont pas été réprimées : il était impensable que les policiers frappent des femmes. » 

Aux mères se sont progressivement joints des avocats protestant contre l’arrestation de leur collègue. Lorsque qu’il a été libéré, le 16 février, la jeunesse – masculine – a pris le relais et investi la rue :

« Les femmes sont rentrées à la maison pendant les violences, mais elles ont toujours fait partie des manifestations. Dix jours après, elles étaient toujours là. »

60% des femmes libyennes travaillent
A Benghazi, les femmes ont désormais leur espace réservé dans les rassemblements de soutien à la révolution du 17 février. (Voir la vidéo du 2 mars d’un rassemblement au pied du tribunal de Benghazi, où des femmes chantent l’air qui est devenu la BO de la révolution libyenne dans l’est du pays)

Les femmes ne participent pas uniquement aux rassemblements populaires, mais aussi aux organes qui tentent de structurer la dissidence : le Conseil national de transition libyen en compte une, dont l’identité est tenue secrète, pour des raisons de sécurité – certains laissent entendre qu’elle se trouverait à Tripoli.
Au sein du nouveau conseil municipal de Benghazi, elles sont trois. Parmi elles, l’avocate Salwa Bougaghis, 44 ans, militante de longue date des droits de l’homme :
« Près de 60% des femmes travaillent, car malgré le poids de la tradition, les mentalités ont évolué depuis une quarantaine d’années. Et c’est aussi pour la simple et bonne raison qu’un seul salaire ne suffit pas toujours à faire vivre un foyer.
Avec cette révolution, les femmes sentent pour la première fois qu’elles peuvent avoir un vrai rôle politique collectif. »

L’éducation, premier pas de l’émancipation des femmes
En Libye, les prémisses du mouvement de libération des femmes remontent à la fin des années 1930. Et comme ailleurs, le premier pas fut l’accès à l’éducation. La juge Naeïma Gebril explique :
« L’ouverture a toujours été plus grande à l’Est du pays, notamment à Derna et à Benghazi, du fait de la proximité avec l’Egypte : les filles des quelques familles larges d’esprit sont allées à l’école coloniale italienne, puis elles ont continué leurs études en Egypte ou en Turquie.
Quand elles sont revenues au pays, elles ont créé les premières écoles pour filles en arabe. Elles faisaient la classe chez elles à une poignée d’élèves »,
Lorsque la Libye devient indépendante, en 1951, le gouvernement met en place un système éducatif destiné aux filles :
« C’est de là que sont parties les premières revendications du droit à travailler. Les premières ont été institutrices et infirmières. Cela a soutenu l’évolution du droit civil. En 1962, le droit de vote des femmes a été inscrit dans la constitution, beaucoup plus tôt que dans d’autres pays arabes. »

Un système patriarcal qui pèse toujours.
Quand Naeïma finit ses études en 1972 – « j’ai pris un peu de retard, car entre-temps, je me suis mariée et j’ai eu mes enfants » –, un poste de procureur lui est refusé : impossible pour une femme, lui répondent ses pairs masculins.
Si les mesures prises par le colonel Kadhafi, à son arrivée au pouvoir en 1969, vont dans le sens d’une libéralisation du statut de la femme, notamment en rendant leur scolarisation obligatoire jusqu’à 16 ans, le système patriarcal pèse encore lourdement.
En 1990, Salma (le prénom a été changé) est venue s’installer à Benghazi. La cinquantaine, mariée à un Libyen, elle est l’une des quelques étrangères à ne pas avoir souhaité être rapatriée suite à la révolution du 17 février. Mère de deux enfants, Salma fait figure d’exception :
« Les femmes de ma génération, ici, ont plutôt eu cinq ou six enfants. Même si la contraception n’a jamais été un problème : il y a la pilule, le stérilet, mais il faut avoir l’autorisation de son mari pour la ligature des trompes. »

« A mon arrivée, j’ai été très bien accueillie. Les gens étaient plutôt curieux de moi et les hommes très respectueux. Les femmes ont essayé de me mettre dans le moule en me disant que je devais porter le foulard, faire toutes les prières. Mais je n’ai jamais ressenti aucune malveillance », explique celle qui s’est convertie à l’islam, mais qui n’a pas cédé aux prescriptions de ses « sœurs ».
« Ici, la femme est cachée »

Les six premiers mois sont durs car elle ne parle pas l’arabe :
« Le changement le plus pénible, ça a été la séparation hommes-femmes. Au début, je cherchais tout le temps mon mari ! Comme je me suis retrouvée entourée de femmes, coincée à l’intérieur, en ayant rien à faire, j’ai bien dû m’y mettre. »

Elle apprend d’abord à compter avec deux jeunes cousines de son mari. Aujourd’hui, elle maîtrise parfaitement l’arabe usuel et travaille – elle enseigne sa langue maternelle –, mais regrette que les femmes ne puissent jamais « en faire autant que les hommes, comme flâner toute seule dans la rue ou faire du vélo ».
« C’est mal vu, la femme est cachée ici, c’est ancré depuis très longtemps. Je fais toujours attention aux vêtements que j’achète, pour qu’ils soient corrects, sinon je ne pourrais pas les mettre. » Coupes amples, jupes longues. Seule exception que Salma s’accorde : des T-shirts à manches courtes qu’elle ne porte qu’à la maison. Pourtant, dans l’intimité du foyer, la censure du corps ne se relâche jamais complètement : « Même devant mon fils, je ne porte pas de décolleté. »
Le mouvement féministe noyauté par le régime

Naeïma Gebril estime que le mouvement d’émancipation est encore très loin d’accoucher d’une réelle égalité, tant les femmes sont habituées à se tenir en retrait, y compris dans la sphère domestique. En 2010, alors que l’on comptait 1,05 homme par femme en Libye, elles étaient largement majoritaires dans les universités.

Elles constitueraient d’ailleurs la moitié des juges du tribunal de Benghazi, selon Naeïma Gebril. Mais celle-ci pointe la récupération du mouvement par le pouvoir de Kadhafi :
« Beaucoup d’associations féminines sont aujourd’hui dirigées par le régime. L’ouverture de l’armée, de la police aux femmes, c’est une vitrine pour se les mettre dans la poche. Et quand bien même il les pousserait à occuper tous les postes, est-ce que les femmes, intérieurement, sont prêtes à être sur le devant de la scène ? C’est une autre question ! »

Si Naeïma Gebril, Salwa Bougaghis et Salma appartiennent à l’infime minorité de femmes qui ne porte pas le voile en Libye – « 2% » selon Salma –, elles incarnent, chacune à leur manière, cette parole qui se libère.

Par Maïté Darnault | Rue89 | 12/03/2011 | 10H34

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