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11 mai 2015 1 11 /05 /mai /2015 18:02
Ecrasante majorité pour la loi sur le Renseignement

Mardi 5 mai, les députés ont voté à une écrasante majorité la loi sur le Renseignement, légalisant rétrospectivement l’espionnage de masse pratiqué par les services de renseignement. Cette loi antidémocratique instaure des structures permettant la mise en place d’un Etat policier en France.

L’ensemble des partis ont plébiscité cette loi, puisque 438 députés ont voté pour, 86 députés contres et 42 abstentionnistes. Les votes contre la loi se répartissent entre 10 députés socialistes (sur 288), 35 UMP (sur 198), 11 écologistes (sur 18), 11 UDI (sur 30), 12 députés Front de gauche (sur 15). Les députés qui ont voté contre la loi sur le Renseignement, savaient que la loi passerait. Le Sénat doit se prononcer, il voteras probablement la loi avant que le Conseil Constitutionnel ne soit saisi.

Le premier ministre est intervenu devant les députés pour défendre ce projet de loi soumis au vote. Valls a reconnu qu’ « il est exceptionnel qu’un Premier ministre présente un texte devant la représentation nationale », mais qu’il le faisait « pour insister sur son importance ».

Pendant les discussions au parlement la semaine dernière, Manuel Valls faisait comprendre aux députés qui ne voteraient pas la loi qu’ils ne défendaient pas la République. Frisant l’accusation de trahison contre les opposants à, Valls a dit dans l’hémicycle que la décision de voter pour ou contre la loi départageait « ceux qui ont le sens de l’Etat et ceux qui parfois ne l’ont pas ».

Manuel Valls s’est réjoui du résultat du vote : “Chacun a pu le constater (lundi), il y a eu beaucoup de pression … C’est une très large majorité qui vient apporter le plus net démenti ».

En votant cette loi, le gouvernement PS et l’élite dirigeante légalisent toutes sortes de conduites des services de renseignement qui étaient illégales mais largement répandues, comme l’avouent même les défenseurs de la loi. Mi-avril, Le Monde écrivait que « ce texte, qui légalise quarante ans de pratiques illégales des services secrets et tente d’y adjoindre des contrôles, était dans les tuyaux depuis des années. ‘Il s’agissait avant tout, dit-on à Matignon, de normaliser les liens entre les services et l’Etat’ ».

Ainsi, pendant des années, les services de renseignement ont eu recours à des pratiques criminelles pour espionner tout le monde, sans que cela ne soit dénoncé par les parlementaires.

A présent, la loi sert à couvrir et à protéger ces actions illégales des agents du renseignement.

Ceci souligne la crise profonde de la démocratie en France comme dans tous les grands pays, qui pratiquent tous un espionnage de masse de leurs populations. La loi triche elle-même avec la légalité, tentant de cacher et de justifier des actions illégales qui se développent à l’insu de la vaste majorité de la population. Cela ne fera qu’encourager les services de renseignement à passer outre les limites que la loi prétend leur imposer, de manière très peu convaincante.

La loi sur le renseignement donne des pouvoirs illimités aux agents de renseignement. La Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR) sera composée de six magistrats du Conseil d’Etat et de la Cour de cassation, de trois députés et trois sénateurs de la majorité et de l’opposition, et d’un expert technique. Elle remplacera l’actuelle Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS).

Le CNCTR donnera son avis, mais en cas d’urgence, un chef du service du renseignement ou même un agent pourra se passer de l’avis du CNCTR sur autorisation du premier ministre. Le CNCTR pourra saisir le Conseil d’Etat si le CNCTR juge que la loi n’est pas appliquée en théorie.

Le CNCTR sert ainsi de caution à une surveillance de masse par les agences du renseignement.

La loi oblige les fournisseurs d’accès internet à donner les données de leurs clients en temps réel. La surveillance électronique sera élargie puisque les métadonnées seront collectées en masse. Des caméras, micros ou mouchards pourront être utilisés. Les communications entre deux personnes vivant en France ou des personnes communiquant avec d’autres personnes à l’étranger seront enregistrées.

Un fichier judiciaire national automatisé pour les auteurs d’infraction terroristes conservera les données pendant 20 ans, et 10 ans pour les mineurs. Le renseignement pénitentiaire pourra profiter des mêmes techniques légalisées par le projet de loi faisant des renseignements pénitentiaires une agence du renseignement.

La loi légalise également l’usage des IMSI-Catcher, des fausses stations de bases pour téléphones portables, qui permettent d’identifier et de géolocaliser tout utilisateur de téléphone portable. Avant, la loi française les interdisait.

Le vote en faveur de la loi sur le renseignement par les députés a eu lieu derrière le dos de la population française. Hormis quelques réserves sur l’étendue des pouvoirs donnés aux agences du renseignement, les implications de la loi n’ont été ni mentionnées, ni débattues.

Dans une des rares déclarations plus lucides sur la loi, le député UMP Alain Marsaud, pourtant favorable à la loi, a avoué : « Cette loi ne garantit pas assez de contrôle. La capacité d’intrusion de ce texte est énorme. Notre vie ne sera plus la même avant et après. Car tout ce que nous dirons sera contrôlé. Cette loi peut permettre une police politique comme nous n’en avons jamais vu ».

La mise en place de la loi sur le Renseignement, comparée ouvertement dans la presse au Patriot Act américain, est un avertissement pour la classe ouvrière.

Nous savons depuis les révélations d’Edward Snowden que le Patriot Act a servi de couverture légale pour un appareil de surveillance massif en violation des droits constitutionnels des Etats-Unis. Cet appareil vise à collecter, stocker et passer en revue les communications personnelles et politiques du peuple américain et de milliards d’autres gens sur toute la planète, derrière le dos de la population américaine et hors de tout contrôle démocratique.

Ces mêmes calculs fondamentaux régissent l’application de la loi sur le Renseignement en France, qui rompt avec la légalité comme aux Etats-Unis. Terrifiée par le risque d’une explosion sociale en réponse à ses politiques impopulaires d’austérité et de guerre.

A la suite des attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher à Paris, par des membres des réseaux islamistes instrumentalisés, l’Etat a déployé un dispositif d’une dizaine de milliers de militaires sur le territoire français. D’autres mesures ont été mises en place, comme des opérations anti-terroristes dans les écoles et les prisons. A présent, l’élite dirigeante tente de légaliser ses opérations de surveillance profondément impopulaires.

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24 avril 2015 5 24 /04 /avril /2015 08:19
Catastrophe en Méditerranée

Le nombre horrifiant des morts parmi les réfugiés et les émigrants en provenance d’Afrique et du Moyen-Orient qui tentent de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe est un réquisitoire accablant contre toutes les grandes puissances.


Dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19 avril, près de mille migrants se seraient noyés après que leur bateau a chaviré en Méditerranée. L’Organisation internationale de la migration a déclaré à l’Agence France Presse que, selon les survivants, il y avait 800 à 1000 personnes à bord au moment du naufrage.


« Nous étions 950 personnes à bord, dont 40 à 50 enfants et 200 femmes, » a déclaré un survivant originaire du Bangladesh à l’agence de presse italienne ANSA. Beaucoup de gens avaient été pris au piège dans la cale du navire et s’étaient noyés dans des circonstances horribles. « Les passeurs avaient fermé les portes pour les empêcher de sortir, » a dit l’homme.


Si les premières informations sur la tragédie s’avèrent exactes, ce serait la plus grande perte de vies depuis la mort, en octobre 2013, d’environ 360 migrants dont le bateau avait coulé près de l’île de Lampedusa.


Il y a de bonnes raisons de croire que le nombre des décès en mer Méditerranée continuera de monter. Plus de 8.500 personnes auraient été secourues lorsqu’elles tentaient de traverser la Méditerranée pour la seule période du 10 au 13 avril, dont au moins 450 enfants. Beaucoup des réfugiés fuyaient les guerres en Libye, en Syrie et en Afrique.


Judith Sunderland, la directrice adjointe suppléante en Europe et en Asie centrale de l’ONG Human Rights Watch, a déclaré: « Si les informations sont confirmées, le week-end passé serait parmi les jours les plus meurtriers dans la mer la plus dangereuse du monde pour les migrants et les demandeurs d’asile. »


Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) jusqu’à 500 migrants et demandeurs d’asile sont morts cette année, avant la présente catastrophe en Méditerranée. C’est 30 fois plus que le nombre de décès pendant la même période en 2014. En 2014, 3.200 personnes sont mortes, mais le nombre de morts pour l’année en cours s’élève déjà à 1.000, avant même l’arrivée des saisons plus chaudes qui encouragent davantage les migrants à prendre la mer et à tenter d’arriver en Europe.


L’afflux de réfugiés du Moyen-Orient est le résultat des guerres menées en Irak, en Libye, et en Syrie. L’offensive militaire sans relâche lors des deux dernières décennies a plongé le Moyen-Orient et de larges pans de l’Afrique dans le sang et le chaos. Dès 2014, deux des six millions d’habitants que compte la Libye auraient fui le pays suite à la guerre menée en Libye par Washington, Londres et Paris en 2011.


La campagne menée par l’OTAN pour renverser le président syrien Bachar al-Assad a plongé le pays dans la guerre civile, forçant environ quatre millions de Syriens à s’exiler. Beaucoup ont fui vers la Turquie voisine, mais d’autres tentent le voyage périlleux vers l’Europe, dont de nombreuses victimes de la tragédie de la semaine dernière.


Selon Amnesty International, l’escalade des conflits en Afrique et au Moyen-Orient a « conduit à la plus grande catastrophe de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale. » Cette organisation estime que 57 millions de personnes ont été forcées de fuir à travers le monde durant la dernière année, 6 millions de plus qu’en 2012.


Alors que les migrants fuient de plus en plus vers l’Europe, l’UE transforme la Méditerranée en un no man’s land, utilisant de manière sinistre le nombre croissant de décès en mer comme un moyen de dissuasion.


Suite au tollé public après la tragédie de Lampedusa en 2013, la marine italienne a lancé une opération en mer, Mare Nostrum (« Notre mer »). Dans la pratique, le sauvetage a toujours été d’une importance secondaire. La marine italienne devait surtout tenter d’empêcher les migrants d’atteindre l’Italie, détecter les bateaux de réfugiés au large des côtes de la Libye et de la Tunisie et les escorter vers l’Afrique du Nord.


Néanmoins, 150.000 réfugiés auraient été sauvés dans le cadre de ce programme. Mare Nostrum a été supprimé en novembre dernier et remplacé par une mission de surveillance plus restreinte et moins bien équipée. Le mandat de cette mission, nommée Triton et gérée par l’agence frontalière externe de l’UE, Frontex, est le contrôle des frontières et non le sauvetage. C’était là une décision délibérée de l’UE de mettre fin à toute opération de sauvetage efficace et qui fait monter en flèche le nombre de décès en mer.


En même temps, les partis politiques européens de tous bords intensifient leurs politiques anti-immigrés pour bloquer l’arrivée des migrants sur le continent et expulser ceux qui y sont déjà. Le 14 avril, le dirigeant de la Ligue du Nord italienne, ultranationaliste, a demandé aux autorités locales de débouter « par tous les moyens » les demandeurs d’asile. Il a déclaré que son parti était prêt à prendre des mesures pour empêcher les immigrés d’arriver.


En Allemagne, une vague d’attentats touche les centres de réfugiés, tandis que des groupes d’extrême droite tels que Pegida mènent des campagnes xénophobes pour dénoncer les immigrants comme des pique-assiettes sociaux et assimiler l’Islam au terrorisme. En Italie et en Allemagne, les organisations telles que la Ligue du Nord et Pegida jouissent d’un soutien tacite du pouvoir, qui affirme qu’il faut considérer « sérieusement » les arguments des racistes. Alors que de larges couches de la population allemande sont descendues dans la rue pour défendre les droits des immigrants, l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et le Parti social-démocrate (SPD) mènent des pourparlers avec les partisans de Pegida.


Des autorités locales allemandes proposent également d’accueillir des réfugiés dans des camps de concentration. Dans une enquête de Der Spiegel, un migrant détenu en Allemagne a commenté: « En Syrie on meurt vite, ici on meurt lentement ».


Mardi, la Commission européenne a répondu à la tragédie du week-end dernier en proposant un « programme migratoire global ». Ce projet est focalisé sur l’installation de camps au large de l’Afrique du Nord pour incarcérer et intimider les migrants et les demandeurs d’asile avant qu’ils ne puissent quitter leur pays. Un rapport décrit sans ambages ces mesures comme une étape vers « l’externalisation de mécanismes de contrôle des frontières et d’emprisonnement pour empêcher les départs ».


Evoquant ce projet, Judith Sunderland de Human Rights Watch a dit: « C’est difficile de ne pas voir ces propositions comme une tentative cynique de limiter le nombre de migrants et de demandeurs d’asile qui échouent sur les côtes de l’UE ».

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19 avril 2015 7 19 /04 /avril /2015 12:55
Le gouvernement dévoile son plan contre l’antisémitisme et l’islamophobie

Le gouvernement lance un plan de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie dont la progression est « insupportable », trois mois après les attentats terroristes de Paris.

« Le racisme, l’antisémitisme, la haine des musulmans, des étrangers, l’homophobie augmentent de manière insupportable» en France, a déploré ce vendredi 17 avril le Premier ministre français Manuel Valls en englobant diverses formes d’intolérance qui fracturent la société française. Il a assuré que son gouvernement entendait «ne plus rien laisser passer».

« Dans une France travaillée par le populisme, notre devoir est d’organiser le sursaut », a-t-il ajouté, alors que l’extrême droite séduit de plus en plus de Français dans la foulée de l’entreprise de dédiabolisation du Front National engagée par sa présidente Marine Le Pen.

«Les Français juifs ne doivent plus avoir peur d’être juifs» et «les Français musulmans ne doivent plus avoir honte d’être musulmans», a martelé le Premier ministre, qui avait choisi d’annoncer son plan à Créteil, ville de la banlieue est de Paris où un couple de confession juive avait été agressé à son domicile le 1er décembre.

Le plan gouvernemental promis par le président François Hollande après les attentats de Paris comporte une quarantaine de mesures articulées autour de la justice, de l’école et d’internet. Les plus emblématiques concernent la répression des propos racistes qui ne relèveront plus «du droit de la presse mais du droit pénal», plus répressif. Le caractère aggravant du racisme lors de crimes et de délits «sera en outre inscrit dans le droit pénal». Le plan prévoit aussi la mise en place d’une «unité de lutte contre la haine sur internet» et l’obligation pour les hébergeurs de contenu à «disposer d’une représentation juridique en France».

Cent millions d’euros seront consacrés à ce plan sur trois ans, notamment pour financer une grande campagne de communication et des actions au niveau local, ont précisé ses services. Enfin à l’école la formation des enseignants sera renforcée, les chefs d’établissements seront incités à signaler les incidents et des visites de «lieux de mémoire» seront organisés tout au long de la scolarité.

Explosion des actes antimusulmans et antisémites

«C’est par l’éducation, la pédagogie et la compréhension de l’autre qu’on peut contrer les clichés et les images négatives», a souligné Manuel Valls, qui a visité le lycée Léon Blum de Créteil, où étudient des élèves de toutes origines. «Nous, avec Najat Vallaud-Belkacem, il se trouve que nous sommes nés à l’étranger tous les deux», a déclaré aux lycéens le Premier ministre, d’origine espagnole, alors que la ministre de l’Education qui l’accompagnait est née au Maroc. «Vous, vous êtes tous d’origines différentes, et ça c’est une force» et la France s’est «bâtie progressivement avec des apports venus de l’extérieur», a-t-il rappelé.

François Hollande avait fait de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme une «grande cause nationale» après l’émotion suscitée par l’agression de Créteil. Des petits malfrats avaient pénétré de force dans un appartement et séquestré le couple de confession juive dont la jeune femme avait été violée.

Le climat s’est encore dégradé avec les attentats meurtriers des 7, 8 et 9 janvier commis par de jeunes Français au nom du jihadisme.

Depuis, les actes antimusulmans ont explosé au premier trimestre de cette année, selon l’Observatoire de l’islamophobie (dépendant d’organisations musulmanes), 226 actes antimusulmans (agressions, menaces, dégradations de mosquées) ont été recensés, soit six fois plus que sur la même période de l’an dernier.

Le nombre d’actes antisémites avait pour sa part doublé l’an dernier par rapport à 2013, et l’émigration des juifs de la France vers Israël a plus que triplé entre 2012 et 2014. Dans un rapport, la Commission nationale consultative des droits de l’Homme a récemment souligné le maintien en France de forts préjugés antimusulmans, antisémites et anti-Roms.

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19 avril 2015 7 19 /04 /avril /2015 11:27
Participation militaire de la France en Pologne

La France est sur le point d’envoyer en Pologne un SGTIA, un sous groupement tactique interarmes blindé qui se composera de 15 chars Leclerc (sur un nombre total de 250) et de huit véhicules blindés VBCI, VAB et EBG. Ces forces totalisent environ 300 soldats des 12e régiment de cuirassiers, 16e bataillon de chasseurs et 13e régiment du génie. Cette force quittera la France fin avril pour rejoindre le camp d’entraînement de Drawsko Pomorskie en Pologne où elle participera à des exercices militaires pendant une période de sept semaines. Cette localité se trouve toutefois en Poméranie occidentale loin de la frontière avec la Russie, mais dans une ancienne province allemande.

C’est le gouvernement polonais qui a invité la France à envoyer des troupes pour montrer à la Russie la solidarité européenne qui existe « dans le cadre de la crise ukrainienne ». Bien que cette opération se déroule au titre de la coopération militaire franco-polonaise, vieille tradition qui plonge ses racines dans notre histoire militaire commune, il est évident que les soldats français participeront à une opération d’intimidation, relativement onéreuse, alors que la France se trouve dans une crise économique grave qui n’avait pas été observée dans notre pays depuis deux siècles. La France avait déjà envoyé quelques avions l’an dernier et envoie aussi régulièrement des unités de la Marine très loin de nos bases et de nos intérêts stratégiques, en mer Baltique.

Cette participation annoncée fait suite à l’envoi de troupes de nombreux pays à la frontière de la Russie, dans les pays Baltes, en Pologne, en Ukraine. Hier l’Ambassadeur américain dans ce pays annonçait l’arrivée prochaine d’une unité de parachutistes américains, 173 soldats dévolus à la formation des troupes ukrainiennes afin de pouvoir mieux en découdre avec les insurgés du Donbass. Le porte-parole du président Porochenko, Sviatoslav Tsegolko annonçait également le renforcement et la formation de la Garde nationale ukrainienne par les Américains, reconnu évidemment dans leur savoir-faire à ce niveau.

La Garde nationale américaine existe de manière continue depuis 1903, c’est une force de réserve de l’Armée américaine qui est régulièrement engagée dans des opérations de guerre, de maintien de l’ordre ou d’urgence. La France ne possède plus de Garde nationale, depuis les événements tragiques de la Commune de Paris où les Mobiles et Gardes nationaux furent une des grandes composantes des armées françaises face à la Prusse et aux insurgés de la Commune (et dans les forces communardes elles-mêmes). Durant toute l’histoire de la Révolution française et du XIXe siècle, la Garde nationale fut employée à faire, ou à réprimer les révolutions qui agitèrent notre pays, elle fut finalement dissoute.

Les États-Unis par contre soignent leur Garde nationale, comprenant un effectif d’environ 350 000 hommes, une véritable armée, qui comprend d’ailleurs de l’infanterie, des blindés, de l’artillerie et même des avions. C’est une armée permanente, vivier de soldats où les Américains piochent sans cesse pour alimenter les invasions. C’est le cas par exemple de celle de l’Irak, la moitié des soldats envoyés au Moyen-Orient étant en 2005 des réservistes de la Garde nationale. Elle permet de maintenir un esprit de corps et militaire parmi des milliers d’Américains, pouvant dès lors être utilisé lors d’opérations de guerre.

La Garde nationale est une sorte de camp militaire permanent, de formation et d’embrigadement. L’Ukraine qui possède une Garde nationale qui s’est montrée déficiente dans les combats et les massacres de civils dans l’Est du pays, a donc bien besoin de l’aide « désintéressée » de la puissante Amérique pour prendre quelques leçons. Les États-Unis communiquent beaucoup sur leur Garde nationale, surtout pour montrer son rôle dans les catastrophes naturelles.

Les moyens en matériel et en armes de cette institution sont colossaux. Une telle armée de réserve, c’est-à-dire qu’il faut encore comprendre l’armée d’active, est deux fois supérieure en nombre à toutes les forces françaises réunies de toutes les armes… Nous comprenons mieux pourquoi, la Garde nationale, épine dorsale de l’Armée américaine intéresse fortement les Ukrainiens. En plus d’une force militaire opérationnelle, elle est aussi un instrument de police et de protection d’un régime politique, contre un ennemi extérieur ou plus sûrement contre son propre peuple.

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7 avril 2015 2 07 /04 /avril /2015 21:49
Problèmes de liquidité ?

Les banques européennes ont-elles des problèmes de liquidité ?

Pourquoi les banques européennes ont-elles besoin d’autant de liquidités ? Le QE de la BCE tourne à plein régime et devrait sans peine atteindre les 60 milliards d’euros par mois. On pouvait s’interroger, au début, sur la réussite du plan d’assouplissement quantitatif lancé par Mario Draghi étant donné qu’il consiste à acquérir des produits déjà très demandés, et dont les banques ont besoin pour répondre aux ratios prudentiels, en l’occurrence des obligations souveraines. Mais non, le programme d’achat de la Banque Centrale Européenne remplit ses objectifs (26,3 milliards d’euros dans les dix premiers jours). Et voici autant d’argent frais qui tombe dans les caisses des banques.

Mais cela ne leur suffit pas : la BCE propose également tous les trimestres des prêts à 4 ans sans limitation de montant, les TLTRO (Targeted long-term refinancing operation), et la dernière allocation a rencontré un franc succès avec 98 milliards d’euros quand les analystes en attendaient 40. 143 banques en ont profité. Ces prêts sont très bon marché, et la BCE a décidé de ramener leur taux de 0,15% à 0,05% (de l’argent quasiment gratuit !), cependant cette baisse ne peut expliquer à elle seule le succès de cette opération de mars 2015. Les deux premiers TLTRO (septembre et décembre 2014) avaient totalisé 212 milliards d’euros, cinq autres opérations sont prévues tous les trimestres d’ici juin 2016. Et voici encore des montagnes d’argent frais qui se déversent dans les banques européennes.

Pourquoi les banques veulent-elle autant de cash alors qu’elles n’en ont pas véritablement besoin puisque que le crédit ne repart pas ? Est-ce pour jouer sur les marchés ? Certes, les bourses se portent très bien et progressent nettement depuis l’annonce du QE par Mario Draghi, mais cette explication ne suffit pas. Alors posons la question : les banques auraient-elles des problèmes de liquidité ? Plusieurs faillites bancaires ont eu lieu récemment, quatre en l’espace de deux semaines (Autriche, Allemagne, Andorre, Espagne), ce qui fait beaucoup. D’autres sont-elles sur le point de survenir ?

Aux Etats-Unis, manifestement on se pose aussi des questions puisque la Fed exprime son inquiétude concernant plusieurs banques européennes. De par la loi, les grandes banques actives sur le territoire américain sont tenues de communiquer chaque année un « plan de résolution » censé permettre de gérer leur éventuelle faillite sans avoir recours à des fonds publics, et ceux de BNP Paribas, Royal Bank of Scotland et HSBC ne donnent pas satisfaction. La Fed pointe des « lacunes spécifiques », « des assomptions irréalistes » sur le comportement des clients et des investisseurs ainsi que des « analyses inadéquates » sur l’interconnexion entre les différents établissements financiers. Des accusations plutôt inquiétantes.

Les primes de risque ont disparu des marchés, avec l’écrasement des taux sur quasiment tous les compartiments (la dette italienne à 10 ans, notée BBB-, à moins de 1,5% par exemple), mais le risque, lui, n’a pas disparu : il se trouve désormais dans le bilan des banques. Cette appétence pour les liquidités ne manque pas d’inquiéter.

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6 avril 2015 1 06 /04 /avril /2015 14:29
Tension entre l'Arabie Saoudite et l'Algérie

La tension est à son paroxysme entre l’Arabie Saoudite et l’Algérie. Même si aucune déclaration officielle n’est venue le confirmer, de nombreux signes parfois flagrants trahissent le secret qui entoure ce conflit larvé.

D’abord, 250 Algériens bloqués à Djeddah depuis vendredi dont le rapatriement est en cours, l’interdiction aux équipages d’Air Algérie de descendre de leur appareil et de passer la nuit à Djeddah et enfin la fermeture de l’espace aérien saoudien aux appareils portant pavillon algérien, qu’ils soient civils ou militaires.


Désormais, les appareils d’Air Algérie devront contourner l’Arabie Saoudite pour joindre Dubaï et donc allonger les distances et augmenter consommation en carburant et traverser des zones dangereuses.


La raison de ce pic de colère de Riyad est l’audacieuse opération d’exfiltration, en pleine guerre aérienne, de plus de 200 ressortissants maghrébins, dont 160 Algériens, qui se sont conclus samedi sur le tarmac de l’aéroport Houari Boumediene à Alger.


Cellule de crise


Tout commence au début de l’offensive aérienne « Tempête décisive » qu’a lancée, le 25 mars, une coalition menée par l’Arabie Saoudite contre les rebelles Houthis au Yémen.


L’Algérie décide à ce moment précis de mettre en place une cellule de crise pour suivre les évènements. La présidence de la République, le ministère de la Défense nationale et celui des Affaires étrangères coordonnent leur action. Le 26 mars alors, que des navires chinois et saoudiens se dirigent sur Aden pour rapatrier leurs ressortissants ; l’Algérie commence à étudier un plan d’évacuation.


Aucun navire des forces navales n’est dans la zone. La Chine qui se charge de récupérer le 31 mars, un grand nombre de ses ressortissants, mais aussi ceux d’autres pays asiatiques par voie maritime. Cette option ne représente pas une solution pour les autorités algériennes d’autant que le personnel diplomatique et la majorité des nationaux se concentrent dans la région de Sanaa.


L’Arabie Saoudite qui a réussi à cristalliser autour d’elle la quasi-majorité des pays arabes dans sa guerre au Yémen a du mal à accepter l’attitude défiante d’Alger. Car non seulement l’Algérie refuse de participer à cette offensive, mais elle argumente de fort belle manière sa décision et ose même proposer une alternative pacifique pour le règlement du conflit.


Pis encore, le dédain avec lequel la diplomatie algérienne a accueilli la proposition Égyptienne de créer une force militaire arabe pour « lutter contre le terrorisme » a été ressenti par l’axe Riyad-Le Caire comme un véritable affront, d’autant que les événements ont eu lieu sur le territoire égyptien et lors d’un sommet de la Ligue Arabe.


Planification


Alger ne le sait pas encore, mais Riyad semble vouloir faire payer la capitale frondeuse. A Sanaa, les fonctionnaires de l’ambassade algérienne sont sur les charbons ardents. Ils subissent, comme l’ensemble des habitants de la capitale yéménite les bombardements de la coalition. Ils sont occupés à recenser les ressortissants et à établir le contact avec les différentes parties sur les lieux pour s’assurer de la réussite d’une exfiltration. Ces deux missions sont primordiales, car il en découle le dimensionnement des moyens que devront mettre les autorités algériennes pour réussir l’opération.


Ils sont un peu plus d’une centaine, dont beaucoup de femmes s’y ajoutent les diplomates et leurs familles. En tout 160 Algériens figurent sur le listing des personnes à évacuer. La liste est ouverte aux ressortissants des pays voisins qui n’ont pas pu quitter le Yémen : quarante Tunisiens, quatorze Mauritaniens, huit Libyens, trois Marocains et un Palestinien. Ce sont au final, près de 230 personnes à évacuer.


A Alger l’on a pris la mesure de l’opération, on décide d’envoyer le plus gros appareil civil de sa flotte, un Airbus A330 d’Air Algérie. Même si la ligne aérienne Alger-Sanaa n’a jamais été desservie par la compagnie nationale, les pilotes sont confiants malgré les difficultés qui s’annoncent.


L’obstacle majeur devant cette entreprise est d’abord le survol et l’atterrissage en zone de guerre, avec d’un côté, plus d’une centaine de chasseurs occupant l’espace aérien et de l’autre une rébellion qui dispose de missiles anti-aériens, de différentes portées.


Autre difficulté, l’Altitude de l’aéroport de Sanaa, plus de 7 300 pieds, fait que l’avion aura du mal à décoller à pleine charge de carburant. Le rapport poids/portance lui est défavorable. Le ravitaillement à Sanaa est exclu pour des raisons de sécurité. L’équipage devra faire l’ensemble du trajet avec un seul plein, ce qui mettra l’appareil aux limites de son rayon d’action.


Menaces …


Jeudi l’avion décolle d’Alger, direction Sanaa, le ministère des Affaires étrangères prévient l’Arabie Saoudite et l’Égypte de la mission. Le plan de vol de l’appareil civil est partagé avec l’ensemble des pays qui seront traversés ou qui risquent de l’être de manière classique. Le vol se passe normalement jusqu’à l’approche de l’espace aérien saoudien. Alors que l’équipage d’Air Algérie s’attendait à une escorte militaire à partir de l’Arabie Saoudite, ils sont surpris par l’attitude de chasseurs envoyés pour les dissuader de pénétrer dans l’espace aérien.


Le contrôle saoudien prévient l’équipage de l’interdiction et le somme de rebrousser chemin. Surpris et pensant à un problème de communication ou à un danger quelconque au-dessus du Yémen, les Algériens demandent un déroutement vers Dubaï. Là encore, ils sont étonnés par la fermeté du ton du contrôle aérien. L’espace saoudien est fermé à l’ensemble des appareils algériens.


… séquestration


L’équipage n’a pas le choix, rebrousser chemin vers le Caire et attendre que la machine diplomatique fasse son travail. En moins d’une heure et demie, l’A330 atterrit au Caire. Mais la situation s’aggrave. La petite délégation algérienne est malmenée, ses membres sont dirigés vers l’hôtel habituel où logent les équipages d’Air Algérie puis y sont assignés à résidence avec interdiction de quitter l’établissement. Cette séquestration durera 48 heures.


A Alger l’affaire surprend, les Saoudiens font la sourde oreille. La demande algérienne de rapatriement de sa communauté au Yémen est rejetée. L’affaire prend une tournure sérieuse. C’est la présidence de la République qui gère désormais ce dossier. Alger prévient Riyad que l’avion effectuera sa mission malgré tout, vu son caractère humanitaire.


L’avion décolle samedi, se pose à Sanaa, les officiels de l’ambassade ont réussi à regrouper et acheminer tout le monde en bon ordre à l’aéroport. Le vol retour se fait sans soucis, mais l’équipage ne souffle qu’après avoir atteint la méditerranée. Les officiels Algériens et les dirigeants de la compagnie aérienne ont choisi de ne pas communiquer sur cette affaire. Les quelques personnes qui ont choisi de l’évoquer mettent en avant le courage de l’équipage et sa détermination à aller jusqu’au bout de sa mission.


Mais l’Arabie Saoudite a décidé maintenir la pression sur l’Algérie. Le pavillon national n’a toujours pas le droit de survoler l’espace aérien saoudien, seule la desserte de Djeddah est maintenue avec interdiction aux équipages de passer la nuit sur place. La moindre formalité conforme aux codes de l’organisation de l’aviation civile internationale prend des heures. C’est ce qui explique les difficultés rencontrées par la compagnie pour rapatrier les Algériens bloqués à Djeddah ces dernières 48 heures. Au Caire Air Algérie souffre également de lenteurs des procédures et de pressions.


Ce sera, en partie, le prix à payer par l’Algérie pour son refus de participer à la guerre au Yémen.

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2 avril 2015 4 02 /04 /avril /2015 15:08
Germanwings vol 4U9525

Le contexte social et politique de la catastrophe aérienne

Le crash en France du vol 9525 de la Germanwings qui a provoqué la mort de cent cinquante personnes est, selon les enquêteurs, la conséquence des actions délibérées du copilote, Andreas Lubitz.

Après l’examen des données de l’enregistreur vocal, les experts du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) et le Procureur de la République de Marseille, Brice Robin, ont conclu qu’après que le pilote a quitté le cockpit, le copilote de 27 ans a changé manuellement l’autopilote de l’Airbus A320 de façon à ce que l’avion descende de 38.000 pieds à 96 pieds, soit le paramétrage le plus bas possible. Lubitz a ensuite refusé au commandant de bord l’accès au cockpit, restant tranquillement aux commandes jusqu’au moment de l’impact de l’avion contre la paroi de la montagne.

Les enquêteurs disent qu’il ne peut s’agir d’un accident. Du bruit de la respiration calme du copilote qui est entendu sur la bande, ils tirent la conclusion qu’il était parfaitement conscient jusqu’au moment de l’impact.

À peine cette analyse extrêmement inquiétante a-t-elle été révélée que les médias, divers politiciens et la direction de la Lufthansa ont cherché à présenter la catastrophe comme un événement incompréhensible n’ayant aucune signification sociale plus profonde.

L’événement tragique ne serait qu’un cas isolé que les meilleures procédures de sécurité et de contrôles psychologiques n’auraient pu empêcher, a dit le patron de la Lufthansa, Carsten Spohr. Il a dit que même « dans ses pires cauchemars » il n’aurait pu « imaginer qu’une telle chose puisse un jour arriver. »

Sur le site Internet du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung, le rédacteur Mathias Müller von Blumencron écrit: « Il faut trouver une explication à cet accident, car ce n’est que comme cela que nous pourrons le surmonter. » Mais il n’a cherché d’explication que dans le psychisme individuel du coupable et a déclaré: « Au cœur de l’explication, il y a un homme, pour être plus précis, sa tête, son cerveau probablement malavisé… C’est le psychisme d’Andreas Lubitz qui a provoqué l’incompréhensible. Sur la base de l’état actuel des choses, on ne peut trouver la réponse que dans la personne du copilote. » Vraiment ?

Il faut bien sûr établir les motivations, problèmes personnels ou psychologiques qui ont poussé Lubitz à commettre cet acte abominable. Mais le passé psychologique ne peut à lui seul expliquer un désastre de cette amplitude. Lubitz a agi dans un contexte social particulier. Pour comprendre ses actions, il faut comprendre non seulement sa maladie personnelle, mais aussi la société dans laquelle il vivait.

Quelles sont les immenses pressions sociales capables de pousser un jeune homme, décrit par tous ceux qui le connaissaient comme discret, calme, agréable et facile à vivre, à tuer 149 personnes ? Comment se fait-il que personne n’ait détecté les signes avant-coureurs du désastre à venir ?

Sonder ces questions nécessite inévitablement que l’on aille plus loin que le « cerveau probablement malavisé » du coupable et que l’on examine un contexte social caractérisé par l’augmentation du stress au travail, la précarité économique, l’anxiété de la population, les tensions sociales, la violence d’État et le militarisme.

Le parquet de Düsseldorf a perquisitionné les appartements de Lubitz à Montabaur et à Düsseldorf, mais n’a trouvé ni lettre de confession ni preuves de motivations politiques ou religieuses. Il a découvert un certificat de maladie, déchiré, qui recommandait un arrêt de maladie, y compris pour le jour du crash, et en a conclu que « le défunt avait dissimulé sa maladie à son employeur et à ses collègues de travail. »

Pourquoi Lubitz est-il allé travailler alors qu’il était en arrêt de maladie ? Craignait-il de perdre son emploi qui était apparemment l’emploi de ses rêves ? Il s’était inscrit au club d’aéronautique local à l’âge de 15 ans et avait reçu une formation de pilote chez Lufthansa après avoir quitté le lycée à Brême. Mais il avait interrompu sa formation pendant six mois, à cause d’une dépression, à en croire des informations non confirmées.

Est-ce que Lubitz n’arrivait pas à faire face à l’intensification, toujours plus grande, de la pression au travail, notamment chez Lufthansa et sa filiale low cost, Eurowings ? Ce problème est au centre d’un conflit social qui dure depuis un an entre la compagnie et les pilotes.

Le stress lié au travail et les troubles psychiques associés sont en très nette augmentation, non seulement dans l’industrie de l’aviation, mais dans la société tout entière. Selon une étude de l’Organisation mondiale de la santé, 5 pour cent de la population allemande en âge de travailler, soit 3,1 millions de personnes souffrent d’une psychose dépressive exigeant un traitement. Le nombre de jours d’arrêt de travail dus à des maladies psychiques a fortement augmenté ces dernières années; selon les caisses d’assurance maladie, il a été multiplié par 18. Rien qu’en 2012, il avait augmenté de 10 pour cent.

Lubitz devait sentir peser sur lui une énorme pression pour commettre un acte aussi monstrueux. Même des psychologues expérimentés n’ont pas souvenir d’un cas aussi extrême.

Bien qu’il existe un phénomène appelé suicide élargi, où une victime de suicide tue d’autres personnes que lui-même, les autres victimes font généralement partie de la famille ou sont des gens avec lesquels l’auteur du suicide entretient une relation personnelle. Comparer les actions de Lubitz à la folie meurtrière du massacre au lycée de Columbine aux États-Unis ou à celui du lycée Gutenberg d’Erfurt en Allemagne n’est que partiellement possible.

Lors de tels événements, les victimes sont généralement issues du milieu social de l’auteur du crime et sont ciblées parce que ce dernier s’est senti, d’une certaine manière, offensé. Mais dans la catastrophe de la Germanwings, 149 personnes que Lubitz ne connaissait probablement pas ont été tuées tout à fait au hasard, juste parce qu’elles se trouvaient à bord de l’avion.

Andreas Lubitz avait 11 ans lorsque la Bundeswehr est entrée en Yougoslavie lors de la première opération militaire de l’armée allemande à l’étranger après la Deuxième Guerre mondiale. Par la suite, il a assisté à une succession de guerres où les troupes américaines et allemandes ont tué des milliers de personnes et les responsables se sont vantés publiquement du nombre de présumés terroristes « éliminés. »

En Méditerranée, des milliers de réfugiés se noient chaque année tandis que l’Union européenne érige de nouvelles barrières pour les empêcher d’atteindre le continent. Les coupes budgétaires d’austérité exigées par le gouvernement allemand plongent des millions de personnes dans la pauvreté en Grèce et y poussent un nombre inconnu d’autres au suicide.

On ne peut chercher l’explication à la catastrophe de Germanwings uniquement dans le psychisme d’Andreas Lubitz. Il faut au contraire placer sa maladie dans son vrai contexte un ordre social malade et dysfonctionnel.


Dans le même temps, la vague de sympathie, de solidarité humaine et d’empressement à apporter de l’aide qui a été la réaction de la population vivant sur le lieu du crash, ainsi que de toute la France et des pays d’origine des victimes a mis en lumière autre chose: l’aspiration profonde à une société véritablement humaine.

Les politiciens qui rendent hommage aux victimes ne satisferont pas cette aspiration. Ils retournent des cérémonies commémoratives pour poursuivre leur politique de coupes budgétaires dans les prestations sociales, de « réformes » du marché du travail, des pouvoirs toujours plus étendus accordés à la police à l’intérieur et des guerres toujours plus sanglantes à l’extérieur.

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27 mars 2015 5 27 /03 /mars /2015 10:47
KIEV ET L'ETAT ISLAMIQUE: UNE SOMBRE ALLIANCE

Alors que nous combattons l’État islamique, l’EI, alias ISIS, en Irak et en Syrie, et que les responsables américains soulignent le prétendu danger d’une attaque sur le territoire américain, Washington et le Califat se battent du même côté en Ukraine. Dans une remarquablesérie d’articles dans l’Intercept, Marcin Mamon s’est penché sur un aspect du conflit en Ukraine auquel personne d’autre n’a fait attention : le rôle joué par le Bataillon Doudaïev, « une force de combat des islamistes radicaux composée de Tchétchènes, mais incluant également des combattants de tout le Caucase ainsi que quelques Ukrainiens ».

Les clés des organisations clandestines islamistes en Ukraine ont été remises à Mamon par un contact à Istanbul, Khalid, qui commande la branche ISIS locale. « Nos frères sont là », a-t-il dit à Mamon, et le journaliste s’est rendu en Ukraine où il a été mis en rapport avec un contact nommé Ruslan, qui l’a conduit au camp clandestin de Munayev.

Portant le nom du premier président de la Tchétchénie séparatiste, Djokhar Doudaïev, le bataillon Doudaïev était commandé par Isa Munayev, récemment tué dans l’est de l’Ukraine. Imprégnés d’une haine fanatique des Russes, qui soutiennent les rebelles de l’Est, les hommes de Munayev estiment également qu’ils paient une dette, puisque les bataillons du Secteur Droit ultra-nationaliste qui aujourd’hui luttent pour Kiev ont apparemment aidé les Tchétchènes dans le passé. Le Secteur Droit est un groupe paramilitaire ouvertement néo-fasciste qui a fourni une grande partie des forces qui ont rendu possible le coup d’État contre Viktor Ianoukovitch, l’ancien président ukrainien. Organisés en différents bataillons, dont la célèbre Brigade Azov, ils idolâtrent les collaborateurs nazis de la Seconde Guerre mondiale, qui ont combattu les troupes soviétiques : les ultra-nationalistes ont été accusés d’avoir commis des atrocités dans le Donbass, ainsi que de terroriser leurs adversaires politiques sur le front intérieur. D’après Mamon, ils ont également été impliqués dans la lutte contre les Russes dans la lointaine Tchétchénie, où l’ancien gros bonnet du Secteur Droit Oleksandr Muzychko a combattu aux côtés de Munayev et des frères contre les Russes.

Comme Ruslan l’a dit à Mamon :

« Je suis ici aujourd’hui parce que mon frère, Isa, nous a appelés et a dit : ‹Il est temps de rembourser votre dette. Il fut un temps où les frères de l’Ukraine sont venus [en Tchétchénie] et se sont battus contre l’ennemi commun, l’agresseur, l’occupant.›. »

A côté de cette solennelle éthique du guerrier, une autre raison probable du soutien de l’EI à Kiev est l’accès à des cibles occidentales, données ainsi aux terroristes. Comme Mamon l’indique :

« L’Ukraine est en train de devenir une étape importante pour les frères comme Ruslan. En Ukraine, vous pouvez acheter un passeport et une nouvelle identité. Pour 15 000 dollars, un combattant reçoit un nouveau nom et un document juridique attestant de sa citoyenneté ukrainienne. L’Ukraine ne fait pas partie de l’Union européenne, mais c’est une voie facile pour l’immigration vers l’Ouest. Les Ukrainiens ont peu de difficultés à obtenir des visas pour la Pologne voisine, où ils peuvent travailler sur les chantiers et dans les restaurants, comblant le vide laissé par les millions de Polonais qui sont partis à la recherche de travail au Royaume-Uni et en Allemagne. »

On nous dit que l’EI prévoit des attaques terroristes en Europe, et que les forces de sécurité sont occupées à recenser tous les suspects du continent ; pourtant voici ce trou béant dans les défenses de l’Ouest, par où les frères s’infiltrent tranquillement, sans que les médias occidentaux en rendent compte. En coopération avec des groupes ultra-nationalistes comme le Secteur Droit, qui ont également créé leurs bataillons semi-autonomes, les islamistes d’Ukraine, brandissant des passeports ukrainiens, ont ouvert une passerelle vers l’Ouest.

Les demandes faites à Washington de commencer à fournir des armes létales au régime ukrainien font maintenant partie du débat de politique étrangère à Washington, avec les habituels suspects exhortant l’administration à ouvrir le robinet d’armement. Pourtant, les Ukrainiens disent qu’ils obtiennent déjà une aide létale de pays qu’ils refusent d’identifier, selon le membre officiel du Conseil de sécurité nationale ukrainienne Oleg Gladovsky :

« [L’aide provient] d’endroits où nous n’avons aucune influence et où il n’y a pas de tollé public à ce sujet (que nous avons nous-mêmes contribué à créer dans certains endroits, malheureusement). C’est de ces pays que nous sommes en train de recevoir de l’aide létale. »

Alors d’où vient cette aide ?

« Dans l’est de l’Ukraine, écrit Mamon, le drapeau vert du djihad flotte sur certaines bases des bataillons privés. » Mais comment ces groupes de combat sont-ils privés ?

L’armée ukrainienne en loques, composée de conscrits peu motivés et mal armés, ne fait pas le poids contre les séparatistes, qui se battent sur leur propre territoire contre un envahisseur. Le régime de Kiev dépend de ces armées privées pour fournir une colonne vertébrale à sa force de combat, et il semble y avoir une relation symbiotique difficile entre l’armée ukrainienne régulière et ces volontaires, avec une approche non interventionniste adoptée par Kiev pour ces derniers . Si le régime ukrainien reconnait ouvertement aujourd’hui obtenir de l’aide de pays non nommés, il est normal de se poser la question : le Bataillon Doudaïev obtient-il une aide directe à partir des mêmes sources que celles qui équipent en armes les rebelles islamistes radicaux de Syrie – le Qatar, le Koweït, les Émirats arabes unis et les Saoudiens ?

Comme les rebelles modérés syriens financés et soutenus par les Etats-Unis rejoignent l’EI en masse, le réseau djihadiste international étend ses tentacules en Ukraine pour reprendre le combat au nom de leurs frères.

L’un des principaux liens entre les factions ultra-nationalistes ukrainiennes et les islamistes étaitOleksandr Muzychko, qui a combattu aux côtés du chef terroriste tchétchène Chamil Bassaïev – lecerveau derrière le massacre de l’école de Beslan – dans les guerres de Tchétchénie. L’année dernière, Muzychko a été tué dans une fusillade avec les policiers ukrainiens. Mais avant de disparaître, il était le visage public très évident du mouvement ultra-nationaliste d’Ukraine.

Dans une vidéo devenue virale, Muzychko et un groupe de ses compagnons du commando Secteur Droit sont entrés dans le bureau du procureur de la ville de Rivne, dans le nord-ouest de l’Ukraine, et ont giflé le procureur coupable de ne pas faire son travail à la satisfaction de Muzychko. Il a également fait irruption dans une réunion du conseil de la ville de Rivne, brandissant un fusil, et déclarant que le Secteur Droit ne désarmerait jamais. Alors que les autorités ont sans aucun doute trouvé les singeries de Muzychko ennuyeuses, ce genre de chose est normal dans la nouvelle Ukraine. Et il est probable que c’est son implication clandestine avec l’EI, bien plus que ses pitreries publiques, qui a provoqué la colère des autorités : elles lui ont tendu une embuscade et l’ont abattu le 24 mars de l’année dernière. Son implication avec la cellule EI en Ukraine est-elle devenue de plus en plus évidente, même pour ceux en Occident qui s’étaient contentés regarder de l’autre côté ?

Que les autorités de Kiev travaillent avec un avant-poste de l’EI est implicite dans toute l’article de Mamon : quand ce dernier s’est rendu au campement de Munayev en compagnie de Ruslan, ils n’ont eu aucune difficulté aux points de contrôle de l’armée ukrainienne, où la possibilité de percevoir des pots de vin ne faisait aucun doute, et ils sont passés à travers. Tout au long de l’article de Mamon nous entendons Munayev se plaindre de la pauvreté : le Bataillon Doudaïev, nous dit-on, doit dépendre d’activités criminelles pour financer le djihad. Pourtant, un oligarque mineur, nommé Dima leur remet 20 000 dollars, et il est question de vendre au marché noir de l’ambre à des « acheteurs du golfe Persique, y compris de riches cheikhs » – peut-être les mêmes riches donateurs qui ont si généreusement financé l’EI.

Les liens entre le régime de Kiev et l’enclave de l’EI en Ukraine sont nombreux, et seulement à demi cachés. Lorsque Mamon est arrivé au camp de Munayev, il a été accueilli par une voiture blindée qui, nous dit-on, a été donnée par Ihor Kolomoisky, l’un des hommes les plus riches d’Ukraine, récemment nommé gouverneur de Dniepropetrovsk. Kolomoisky, malgré son héritage juif, n’a aucun scrupule à s’allier à des groupes ouvertement antisémites comme le Secteur Droit, dont il a financé les bataillons : comme les djihadistes affiliés à l’EI, auxquels il a offert une voiture blindée, il ne pense qu’à la lutte contre Vladimir Poutine, qu’il méprise.

Une autre indication de l’alliance EI-Kiev est l’évasion d’Adam Osmaev, commandant-adjoint du Bataillon Doudaïev, d’une prison ukrainienne où il purgeait une peine pour avoir fomenté l’assassinat de Poutine. Après le coup d’état à Kiev, Munayev et ses compagnons ont fait sortir Osmaev de prison : quand ils ont été confrontés à la police ukrainienne à un barrage, ils ont été mystérieusement autorisés à passer. Comme le rapporte Mamon :

« Après une impasse dramatique, les Ukrainiens ont permis aux Tchétchènes de filer. (Il n’y a pas moyen de confirmer le récit de Ruslan, mais à l’automne 2014, le tribunal d’Odessa a soudainement déclaré qu’Osmaev avait suffisamment purgé sa peine et il a été libéré.) Osmaev et Munayev sont revenus à Kiev, et le bataillon Doudaïev a été créé. »

« De temps en temps, écrit Mamon, Munayev rencontre des représentants du Service de sécurité ukrainien, connu sous le nom de SBU. »

Le Bataillon Doudaïev compte environ 500 combattants, mais il y a aussi d’autres brigades djihadistes en Ukraine, organisées dans le Bataillon Sheikh Mansour, qui s’est détaché du Bataillon Doudaïev et « est basé à proximité de Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine », ainsi que deux autres groupes composés des Tatars de Crimée, comptant chacun environ 500 djihadistes.

Comme l’aide des États-Unis coule à flot en Ukraine, dans quelle mesure va-t-elle retomber sur ces alliés de l’EI – et quelle sera son utilisation future ? Si John McCain et Lindsey Graham arrivent à leurs fins, les armes américaines vont bientôt se trouver dans les mains de ces terroristes, dont il est sûr que le djihad contre les Russes se tournera vers l’Ouest et frappera les capitales de l’Europe.

C’est un retour de flamme avec une vengeance : nous créons nos propres ennemis, et leur donnons les armes pour nous faire du mal, alors même que nous affirmons notre besoin d’une surveillance universelle pour les combattre. Les savants fous formulant la politique étrangère américaine sont en train de créer une armée de monstres de Frankenstein – qui ne manqueront pas d’attaquer leurs créateurs bercés d’illusions.

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26 mars 2015 4 26 /03 /mars /2015 23:06
L’armée tunisienne dans les rues après l’attentat terroriste

Le gouvernement du président Beij Caïd Essebsi a déployé l’armée dans les rues tunisiennes à la suite de l'attaque terroriste de mercredi dans le centre de Tunis qui a coûté la vie à 23 personnes, dont au moins 20 touristes étrangers.


Le groupe État islamique en Irak et au Levant (ISIL ou État islamique) a revendiqué l’attaque par deux hommes armés, au Musée national du Bardo, à proximité du parlement du pays dans un quartier entouré de postes de police et de casernes militaires.


Les cibles principales de l’attaque étaient des touristes en croisière qui s’étaient rendus au musée situé dans un palais du 19e siècle qui abrite l’une des plus grandes collections de mosaïques romaines au monde. Les hommes armés ont tiré sur les touristes qui descendaient d’un bus, puis ont pourchassé un certain nombre d'entre eux dans le musée en continuant de tirer, avant que les deux hommes armés et les touristes ne soient tués par les forces de sécurité.


Des manifestations ont pris place spontanément pour s’opposer à l’acte terroriste à la fois sur le site du musée et sur l’artère principale de la capitale tunisienne, l’avenue Habib Bourguiba.


Jusqu’à présent, les actions armées des groupes islamistes en Tunisie avaient été dirigées contre l’armée et les forces de sécurité, en particulier dans la zone ouest de Kasserine, près de la frontière algérienne, où le groupe Katibat Uqba Ibn Nafaa mène une insurrection depuis 2012.


La réaction du gouvernement à l’attaque a été de resserrer son étau répressif. Le bureau du président Essebsi a publié une déclaration jeudi qui disait: «Après une réunion avec les forces armées, le président a décidé que la sécurité des grandes villes allait être assurée par l’armée.»


Le premier ministre tunisien Habib Essid, parlant à la télévision mercredi soir, a déclaré, «Je veux que le peuple tunisien comprenne que nous sommes dans une guerre contre le terrorisme et que ces minorités sauvages ne nous font pas peur.»


Jeudi, Essid a identifié les deux hommes comme étant Yassine Abidi et Hatem Khachnaoui, deux ressortissants tunisiens. Il a ajouté que Abidi était «connu des services de sécurité» et «sous surveillance» avant l’attaque.


Le père de Khachnaoui aurait déclaré sur le site web d'informations alchourouk.com que son fils avait disparu il y a environ trois mois, mais aurait pris contact avec lui récemment à partir d’un téléphone sous un numéro irakien.


La Tunisie se retrouve avec le plus grand nombre de soi-disant combattants étrangers dans les rangs de l’ÉI et d’autres groupes islamistes combattant en Syrie et en Irak. Leur nombre est estimé entre 2000 et 4000, et qu’au moins 500 d’entre eux sont rentrés depuis en Tunisie.


Des Tunisiens ont également traversé la frontière libyenne voisine pour y rejoindre les milices islamistes. Nombreux sont ceux qui ont pensé que l’attaque de mercredi a été réalisée pour venger la mort quelques jours avant d’Ahmed Al-Rouissi, un Tunisien qui avait dirigé un groupe de combattants de l’ÉI en Libye. Il a été tué dans des affrontements près de la ville de Syrte où l’ÉI a affronté une milice islamiste libyenne rivale basée à Misrata.


Al-Rouissi avait également été un dirigeant d’Ansar al Charia, une organisation islamiste tunisienne. Avant de rejoindre l’ÉI, il a été soupçonné d’être responsable d’une série d’attentats en Tunisie ainsi que les assassinats en 2013 de deux politiciens nationalistes laïques, Chokri Belaid et Mohamed Brahmi.


Plus de quatre ans après les bouleversements révolutionnaires de masse qui a renversé la dictature soutenue de Zine El Abidine Ben Ali, aucune des aspirations pour l’emploi, les droits démocratiques et l’égalité sociale qui ont amené la classe ouvrière tunisienne à se battre, n’a été réalisée.


Au moins 20 pour cent de la population active – et plus de 40 pour cent des jeunes travailleurs – sont au chômage. Au cours des dernières années, le taux d’inflation est resté entre 5 et 6 pour cent, tandis que les salaires ont stagné, conduisant à une baisse brutale du niveau de vie.


Un sondage Pew mené l’an dernier a révélé que 88 pour cent des Tunisiens considéraient que la situation économique était mauvaise, 70 pour cent étaient insatisfaits de la vie politique de leur pays et 77 pour cent croient que ceux au sommet de l’échelle des revenus exerceraient trop de pouvoir.


L’attaque terroriste devrait approfondir la crise économique en portant un coup au tourisme qui représente 7 pour cent du PIB du pays et emploie 12 pour cent de sa main-d’œuvre. Le tourisme était déjà en recul depuis 2010. Au lendemain de l’attaque de mercredi, les grandes compagnies de croisière et les organisateurs de voyages ont annoncé que la Tunisie ne serait plus une destination.


Les gouvernements occidentaux et les groupes de réflexion avaient salué la Tunisie comme un «exemple de réussite» du fameux Printemps arabe sur les motifs qu’elle n’a pas été soumise au genre de sociocide infligé à la Libye et la Syrie pour un changement de régime, ou n’a subi le type d’arrestations massives et les meurtres qui ont eu lieu en Égypte sous la dictature soutenue par les États-Unis de l’ancien commandant de l’armée Abdel-Fattah al Sissi.


Bien qu’en décembre dernier la Tunisie ait tenu sa première élection présidentielle directe, et adopté l’année dernière une nouvelle constitution qui garantit supposément les droits démocratiques fondamentaux, le pays vit toujours sous l’ombre de l’ancienne dictature de Ben Ali.


Dans les semaines qui ont précédé l’attentat terroriste perpétré mercredi, un tribunal militaire a condamné un blogueur et ancien militant dans le soulèvement 2011, Yassine Ayari, à six mois de prison. Il est accusé d’avoir diffamé l’armée en exposant la corruption financière parmi les officiers militaires et les fonctionnaires du ministère de la Défense .


Plus récemment, le gouvernement a ordonné l’arrestation du populaire humoriste Migalo, dont le vrai nom est Wassim Lahrissi, et l’animateur de télévision Moez Ben Gharbia sur des accusations d’avoir «offensé le président». Ils ont été détenus sans caution jusqu’au 25 mars pour être traduits en justice.


L’attaque terroriste donne au gouvernement Essebsi le prétexte pour adopter – au nom de la lutte contre le terrorisme – les pouvoirs d’État policier qui vont inévitablement être utilisés pour réprimer l’opposition à ses politiques.

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4 mars 2015 3 04 /03 /mars /2015 15:29
Le Carnaval de Nice 2015 « Roi de la musique » voit une baisse de sa fréquentation en 2015

Le Carnaval de Nice 2015 « Roi de la musique » voit une baisse de sa fréquentation en 2015

Comme chaque année depuis des décennies, l’évènement culturel le plus populaire de la Promenade des Anglais a accueilli, des centaines de milliers de personnes dont quelques 120.000 spectateurs payants, soit environ 10.000 de moins qu’en 2014.


Les intempéries ont ainsi contraint les organisateurs a annuler trois des douze manifestations payantes programmées, dont la cérémonie d’ouverture du carnaval et la traditionnelle bataille des fleurs, dressant ainsi un bilan comptable morose de la manifestation.
Au cours de cette première soirée, devaient être présentés au public le roi et la reine du Carnaval 2015.


Le 131e carnaval de Nice, qui a pris fin le 1er mars, s’est déroulé cette année sous très haute surveillance après l’agression de trois militaires début février. On ne pouvait pas manquer l’impressionnant dispositif policier mis en place par la DDSP autour du carnaval, ce qui a pu rassurer certains des visiteurs et en inquiéter d’autres.


Pendant ces deux semaines, le Carnaval nous a offert un joli spectacle, haut en couleur et varié.Il a accueilli une foule immense de visiteurs qui ont pu admirer défilés, batailles de fleurs et confettis sur la cité azuréenne, pour la plus grande joie des petits comme des grands, ils ont été des centaines de milliers à battre le pavé niçois, la ville a été en fête jusqu’au 1er mars, les corsos se sont succédés place Masséna et sur la Prom’, et les plus beaux chars ont paradé dans toute la ville.


Parade carnavalesque gay ! Une grande première pour Nice et pour cette édition.
Le carnaval de Nice a eu aussi sa Lou Queernaval, première manifestation de ce genre en France, qui a été programmée à 21 h le 27 février, en plein milieu du carnaval avec une soirée « plumes, paillettes et maquillages extravagants » sur la place Masséna, en accès totalement gratuit.


Pour les amateurs de Carnaval, Nice offre le premier carnaval de France qui se déroule chaque année en février durant 2 semaines. Des chars construits selon des thèmes différents avec une proposition artistique impressionnante, des troupes venues des 4 coins du monde apportant leurs univers et une bataille de fleurs fraîches issues de production locale. Tout un programme à découvrir !!!

Pour Le carnaval de Nice, l’un des plus importants au monde après celui de Rio de Janeiro (Brésil) et celui de Venise (Italie), accueille chaque année 600.000 spectateurs, selon la mairie de Nice.


la prochaine édition, du 12 au 28 février 2016, le thème choisi par le député-maire de Nice Christian Estrosi (UMP) celui des médias. Pour "honorer la mémoire de ceux qui défendent la liberté d'expression", a précisé l'élu.


Seul point noir : il reste le seul carnaval payant au monde.

Le Carnaval de Nice 2015 « Roi de la musique » voit une baisse de sa fréquentation en 2015
Le Carnaval de Nice 2015 « Roi de la musique » voit une baisse de sa fréquentation en 2015
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