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9 avril 2014 3 09 /04 /avril /2014 11:43

Le cinq-étoiles niçois a réduit ses charges grâce à la démarche européenne, tout en cherchant un nouveau support de communication.

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Bâtiment historique soumis à de fortes contraintes, le Negresco a mis en place une large palette d'actions écologiques, qui lui ont valu de décrocher l'Ecolabel européen.

Mobilier Napoléon, lustre de Baccarat, sculpture de Niki de Saint Phalle, toiles de maître. Le palace cinq-étoiles niçois Negresco plonge davantage le visiteur dans une élégante ambiance historique qu'à la pointe des tendances. L'hôtel vient pourtant de s'offrir un souffle de fraîcheur en décrochant la semaine dernière l'exigeant Ecolabel européen, l'un des tout premiers en France pour un cinq-étoiles. Le résultat de plus de six mois de travail en 2013.

Rajeunir l'image

C'est une session d'information sur l'Ecolabel de la CCI qui a motivé l'un des cadres de l'équipe, Jonathan Ehrismann, à étudier le verdissement du Negresco. « J'avais déjà reçu le questionnaire d'une grande entreprise de Sophia-Antipolis pour organiser un banquet et qui souhaitait connaître nos actions écologiques. J'ai saisi qu'il y a une demande », justifie-t-il.

Le projet n'emballa pas immédiatement Pierre Bord, le directeur général occupé à relancer cette PME de 170 personnes (18 millions d'euros de chiffre d'affaires hors taxe, 1 million net de résultats). La célèbre fondatrice de l'hôtel, Jeanne Augier, a été placée à plus de quatre-vingt-dix ans sous tutelle l'an dernier et son hôtel transféré à sa fondation.

La direction a finalement rallié la démarche, aujourd'hui jugée stratégique. L'opération est loin d'atteindre les performances des modèles de l'hôtellerie de luxe écologique (autonomie énergétique, biométariaux), mais elle a le mérite d'étudier une large palette d'actions dans un bâtiment historique pourtant fortement contraint, avec par exemple des fenêtres à simple vitrage. A titre d'exemple, ses cuisines ont mis en place une valorisation innovante des déchets organiques qui amende les cultures du maraîcher local les approvisionnant.

« Nous avons surfé l'an dernier au niveau marketing sur l'anniversaire de notre centenaire. Il s'agissait d'avoir autre chose à raconter cette année et l'environnement est un levier extrêmement puissant », indique Pierre Bord.

Maîtriser les charges

« L'Ecolabel nous a poussés à passer l'hôtel au scanner », sourit le dirigeant. Comme souvent, il aura suffi à l'entreprise de regarder sa facture d'énergie pour réaliser les gains possibles. Le Negresco a investi 50.000 euros pour remplacer ses 5.800 ampoules par des diodes électroluminescentes (LED) innovantes de chez Sylvania, de quoi économiser 80.000 euros par an d'électricité. « Il faut aussi compter les économies de main-d'oeuvre de ces lampes qui durent 10 fois plus longtemps »,assure Pierre Bord.

Même chose, la mesure des débits d'eau a révélé des consommations énormes, jusqu'à 22 litres par minute dans les douches. De simples mousseurs sur les robinets ont permis de réduire de 40 % la facture d'eau sur quelques mois, plus de 40.000 euros par an.

Le tri des déchets de l'hôtel en huit exutoires aurait permis de faire baisser la facture d'enlevement de Veolia. « Nous gagnons même 110 euros la tonne de papier recyclé »,ajoute Jonathan Ehrismann. Le Negresco s'est aussi engagé à passer progressivement au double vitrage. Il doit aussi changer les produits d'accueil des clients, mais la direction cherche encore à supprimer les emballages des lotions sans brusquer ses clients.

Mobiliser le personnel

Une équipe d'une dizaine de personnes a porté l'Ecolabel. Les employés, en particulier le personnel de chambre, a reçu une formation sous forme de jeu de rôle et l'hôtel affirme entretenir chaque jour les bonnes pratiques. Tels le passage à des produits d'entretien moins agressifs et l'arrêt des désinfections systématiques.

« Nous utilisons aussi l'Ecolabel comme levier de développement personnel des employés. certains s'impliquent par sensibilité, par goût du défi ou pour les économies potentielles », indique Jonathan Ehrismann. Pierre Bord n'en revient pas de voir certains employés pointer du doigt certaines incohérences du projet : « La labellisation a changé l'ambiance dans les équipes et renforcé leur cohésion. »

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9 avril 2014 3 09 /04 /avril /2014 11:28

Le Premier ministre a prononcé devant les parlementaires son discours de politique générale.Tour d’horizon de ses principales annonces et déclarations.

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« Trop de souffrance, pas assez d’espérance, telle est la situation de la France », a lancé Manuel Valls en commençant sa déclaration de politique générale devant les députés. Evoquant le vote des Français aux municipales , il a dit avoir « entendu leur voix. J’ai aussi entendu leur silence ». « Par leur vote ou leur abstention historique », ils« ont dit leur déception, leur doute, leur mécontentement et parfois leur colère », selon le Premier ministre. « Ils ont dit leur peur de l’avenir. Leur avenir, et celui de leurs enfants »« Et puis il y aussi cette exaspération quand, à la feuille de paie déjà trop faible, s’ajoute la feuille d’impôts trop lourde. Enfin, ils ont exprimé leur soif de justice ».

« La réalité est là, et il faut la regarder, sans trembler. J’ai vu, j’ai écouté ces retraités qui, à l’issue d’une existence d’efforts, vivent avec une maigre pension; ces ouvriers qui attendent, depuis trop longtemps, de pouvoir retravailler; ces salariés précaires pour qui le quotidien n’est pas le travail, mais la survie ; ces patrons de PME, ces artisans, ces commerçants qui n’ont qu’une seule obsession : sauver leur activité pour sauver leurs équipes ; ces agriculteurs, attachés à leur exploitation, qui font face à l’endettement et aussi à une forme de solitude », a-t-il énuméré. « J’ai vu ces visages fermés. Ces gorges nouées. Ces lèvres serrées... Disons les choses simplement : beaucoup de nos compatriotes n’y croient plus. Ils ne nous entendent plus », a affirmé Manuel Valls, regrettant « la peur lancinante du déclassement ».

5 milliards pour les ménages modestes

Manuel Valls a assuré que l’ensemble des mesures prises en faveur des ménages modestes représenteraient 5 milliards d’euros d’ici à 2017. Ces mesures comprendront des mesures d’allégements fiscaux et un coup de pouce sur les cotisations salariales des salaires au niveau du SMIC. « Dès le 1er janvier 2015, les cotisations salariales seront diminuées pour les salaires au niveau du SMIC », a-t-il indiqué. Selon lui, la mesure permettra de « procurer 500 euros par an de salaire net supplémentaire » aux salariés concernés, qui touchent le salaire minimum. « C’est presque la moitié d’un 13e mois pour un salarié payé au SMIC », a-t-il fait valoir, soulignant que « ce gain sera dégressif entre le SMIC et 1,3 fois le SMIC ».

Réduire le coup du travail

Dans le cadre du « pacte de responsabilité », les cotisations patronales à l’Urssaf seront« entièrement supprimées » au 1er janvier 2015, a indiqué Manuel Valls. Cela permet d’aboutir à « zéro charges pour l’employeur d’un salarié payé au SMIC », selon lui. Dès lors, le barème des allégements existants entre le SMIC et 1,6 fois le SMIC « sera modifié en conséquence ». « Nous y consacrerons 4,5 milliards d’euros », a-t-il souligné. Par ailleurs, « pour les salaires jusqu’à 3 fois et demi le SMIC, c’est-à-dire plus de 90% des salariés, les cotisations famille seront abaissées de 1,8 point au 1er janvier 2016 », a-t-il aussi annoncé. « Cela représente un allégement supplémentaire de près de 4,5 milliards d’euros », a-t-il précisé. Le taux des cotisations familiales, payées par l’employeur, est actuellement de 5,25%. « Cela ne pénalisera en rien le financement de la politique familiale, qui se verra affecter d’autres recettes pérennes », a assuré Manuel Valls.

Enfin, les travailleurs indépendants et artisans bénéficieront d’une baisse de plus de 3 points de leurs cotisations famille dès 2015, ce qui représente 1 milliard d’euros, a-t-il ajouté. Ces allègements s’ajoutent au crédit d’impôt compétitivité (CICE) qui représentera 20 milliards d’euros en 2015 pour les entreprises.

Alléger l’impôt sur les sociétés

Manuel Valls s’est engagé à une baisse de l’impôt sur les bénéfices des sociétés et à la suppression d’un impôt sur le chiffre d’affaires, ainsi que d’une série de petites taxes sur les entreprises. Le taux normal de l’impôt sur le résultat des sociétés, qui est en France un des plus élevés d'Europe, sera « abaissé à 28% d’ici à 2020, avec une première étape en 2017 », a dit le Premier ministre. Il s’est engagé aussi à la suppression en trois ans de la « CS3 - contribution sociale de solidarité des sociétés - » et a confirmé celle de « plusieurs dizaines de petites taxes complexes et de faible rendement ».

Economies, « un effort partagé par tous »

Le Premier ministre a affirmé qu’il fallait poursuivre le redressement des comptes publics « tout au long du quinquennat » et confirmé l’objectif de réduire de 50 milliard d’euros la dépense publique de 2015 à 2017, assurant que ,« l’effort sera partagé par tous ». Sur ces 50 milliards, « l’Etat et ses agences en prendront la plus grande part, 19 milliards d’euros ; 10 milliards proviendront de l’assurance-maladie et 10 milliards supplémentaires des collectivités locales », et « le reste viendra d’une plus grande justice, d’une mise en cohérence et d’une meilleure lisibilité de notre système de prestations ».

Big bang territorial

Manuel Valls a proposé « de réduire de moitié le nombre de régions » d’ici à 2017, et de supprimer les conseils départementaux (nouvelle appellation des conseils généraux) « à l’horizon 2021 ». Il a également proposé « la suppression de la clause de compétence générale » pour les collectivités territoriales. Cette clause permet à une collectivité - région, département ou commune - d’intervenir dans tous les domaines qu’elle juge nécessaires.

Evoquant « quatre changements majeurs susceptibles de dépasser les clivages partisans », il a enfin annoncé « une nouvelle carte intercommunale, fondée sur les bassins de vie » qui entrera en vigueur « au 1er janvier 2018 ». Depuis le 1er janvier dernier, toutes les communes sont regroupées en intercommunalités - communautés de communes, d’agglomérations, urbaines ou futures métropoles. Seule exception, Paris et la petite couronne ; en attendant la création en 2016 de la métropole du Grand Paris.

Un geste sur les rythmes scolaires

La réforme des rythmes scolaires sera « assouplie »« après les concertations nécessaires avec les enseignants, les parents et les élus », a annoncé Manuel Valls. Il a estimé qu’il s’agissait d’une « bonne réforme », mais a assuré avoir « entendu les remarques de bonne foi venant des élus ».

La transition énergétique, « une des priorités »

La loi sur la transition énergétique sera présentée « avant l’été », a confirmé Manuel Valls. « La transition énergétique sera l’une de mes priorités », a affirmé le Premier ministre, qui veut s’appuyer sur « une stratégie bas carbone » pour faire face à « l’enjeu planétaire majeur » du climat. « L’engagement du président de la République de passer à 50% la part du nucléaire dans la production d’électricité d’ici 2025 sera tenu », a-t-il déclaré. Il a réaffirmé les objectifs de réduction de « 30% de notre consommation d’énergie fossile d’ici 2030 et de 40% de nos émissions de gaz à effet de serre à la même échéance ». Pour lui, la transition énergétique est « une formidable opportunité économique », qui doit permettre de réduire le déficit commercial, de redonner du pouvoir d’achat grâce aux économies d’énergie et d’encourager « des secteurs extrêmement porteurs en termes d’emplois », comme le bâtiment. « Le climat est probablement le domaine où le besoin de régulation se fait le plus pressant », a estimé le Premier ministre, en rappelant que Paris accueillera en 2015 la conférence des Nations unies sur le climat. « Il s’agit là d’un enjeu planétaire majeur, auquel nous répondrons en nous dotant d’une véritable stratégie bas carbone », a-t-il dit.

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2 avril 2014 3 02 /04 /avril /2014 17:45

VIOLENCE - Les musulmans seraient les victimes d’une «libéralisation de la parole islamophobe»...

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L’intolérance à l’égard des musulmans progresserait selon le rapport annuel de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) publié ce mardi. Pour la troisième année consécutive, les actes et menaces antimusulmans progressent (226 faits en 2013 soit +11,3 points par rapport à 2012). Des chiffres qui ne reflètent pas l’ampleur des actes racistes que subissent au quotidien les musulmans, car comme le souligne Christine Lazerges, présidente de la CNCDH: «Peu de personnes portent plainte, car la démarche est difficile et qu’elles ne sont pas toujours bien reçues dans les commissariats.»

Les agressions revêtent différentes formes: «Les femmes se font arracher leur voile dans la rue, les hommes barbus sont l’objet d’insultes. Il y a aussi des gestes menaçants, de courriers injurieux ou des inscriptions insultantes sur les murs», détaille Christine Lazerges. Les régions Ile-de-France, Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon et Nord-Pas-de Calais étant les plus touchées par ces incidents.

Des boucs émissaires en période de crise

Pour expliquer la progression de ce phénomène, Régis de Gouttes, membre de la CNCDH explique tout d’abord que «les Arabo-musulmans de France subissent une double discrimination, à la fois ethnique et religieuse». «Ils sont devenus les boucs émissaires de la société, notamment en raison de la crise», souligne aussi Christine Lazerges. «Dans le Languedoc par exemple, le taux de chômage est très élevé et certains Français stigmatisent les immigrés, dont beaucoup sont musulmans, qui sont accusés de bénéficier de l’assistanat et de coûter cher à la société. Le mot envahissement revient également souvent dans ces discours.»

Les musulmans de France seraient aussi les victimes d’une «libéralisation de la parole islamophobe ces dernières années, sur le Web mais aussi chez les politiques», selon Marc Leyenberger, membre de la CNCDH. «Le débat sur l’identité nationale, les prières de rue et la viande halal pendant la campagne de 2012 ont alimenté la peur de l’islam. Par ailleurs, le fait que la religion musulmane ne soit pas représentée par une personnalité unique et ne possède pas d’organisation hiérarchisée en France participe au brouillage de sa perception chez les Français», renchérit-il.

Le rôle de l’actualité

La défiance vis-à-vis des musulmans se nourrirait aussi des faits d’actualité. Selon le rapport de la CNCDH le rebondissement dans l’affaire de la crèche Baby Loup en 2013 (la cour de cassation avait annulé le licenciement d’une salariée voilée) aurait ainsi été interprété par certains Français comme une atteinte à la laïcité. Les agressions des militaires en France et en Grande Bretagne en 2013 auraient aussi accentué le climat de défiance vis-à-vis des musulmans.

D’où l’importance pour la CNCDH de renforcer l’éducation pour lutter contre les amalgames et les a priori: «Car plus le niveau culturel est élevé, moins on est raciste», conclut Christine Lazerges.

http://www.cncdh.fr/fr/publications/la-lutte-contre-le-racisme-lantisemitisme-et-la-xenophobie-annee-2012

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1 avril 2014 2 01 /04 /avril /2014 22:00

Manuel Valls, alors conseiller en communication de Lionel Jospin, pose dans son bureau à Matignon en mai 2000 (AFP).

Manuel Valls, alors conseiller en communication du Premier ministre Lionel Jospin, pose dans son bureau à Matignon en mai 2000 (AFP)

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Manuel Valls en juillet 2009 à l’Assemblée (Chesnot/SIPA)

Manuel Valls, 51 ans, est devenu, ce 31 mars, le deuxième Premier ministre du quinquennat Hollande.

Vous connaissez son ton martial, ses cravates en soie, ses origines espagnoles. Vous savez sans doute qu’il a été rocardien, jospinien puis strauss-kahnien avant de faire alliance avec François Hollande. Quoi encore ? On a compilé ici quelques infos que vous ignoriez peut-être.

1

Son vrai nom est compliqué

 

Il s’appelle Manuel Carlo Valls Galfetti. Il est né à la clinique de La Ferroviaria, à Horta, quartier de Barcelone. « Le bébé est chétif. Il pleure beaucoup », lit-on dans « Manuel Valls, les secrets d’un destin » de Jacques Hennen et Gilles Verdez (éd. du Moment, juin 2013).

Il est baptisé : son père est croyant pratiquant.

2

Il vouvoyait son père

 

Le père de Manuel Valls, le Catalan Xavier Valls, était peintre. Manuel Valls a été élevé dans son appartement-atelier, et s’entoure de ses tableaux.

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« Portrait de Manuel » par Xavier Valls, 1976 

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« Manuel Valls, les secrets d’un destin » de Jacques Hennen et Gilles Verdez, éd. du Moment, juin 2013 

On apprend encore dans le livre de Jacques Hennen et Gilles Verdez que Manuel le vouvoyait, alors qu’il tutoyait sa mère. La raison est donnée par Luisa, sa mère :

« C’est une tradition dans la bourgeoisie catalane de la génération de Xavier. Le fils vouvoyait ses parents. Xavier procédait ainsi avec son propre père. »

Xavier Valls tient un petit rôle dans« Qui êtes vous Polly Maggoo ? » de William Klein. A cette occasion, raconte Luisa, il a refusé les avances de Simone Signoret qui l’avait enlacé devant un feu de cheminée et lui avait proposé d’aller dans sa chambre.

3

Il est d’origine suisse par sa mère

 

Il est catalan par son père, mais sa mère, Luisa Galfetti, vient du Tessin, en Suisse italienne. Une famille d’aventuriers : l’arrière grand-père maternel Federico Monighetti a croisé Geronimo.

4

C’est l’ex-attaché de presse de Jospin

 

De 1997 à 2001, Valls est chargé de la communication et de la presse de Lionel Jospin, alors Premier ministre. Il n’aime pas le travail d’attaché de presse, se trouvant digne d’un destin national.

« Il prenait de haut les journalistes », se souvient une confrère qui, à l’époque, suivait Matignon. « Il terrorisait les nouveaux venus », confirme une autre qui, elle, suivait le Parlement.

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Lionel Jospin (alors Premier ministre) arrive au Conseil national du PS, accompagné de son chargé de communication Manuel Valls, le 25 mars 2000 (AFP)

Dans « Manuel Valls, les secrets d’un destin », Christian Gravel, aujourd’hui conseiller communication de Hollande, raconte son début de carrière auprès de Valls à Matignon.

« Son rapport à la presse sera l’une des clés de son ascension. Il ne pense pas du tout que la presse incarne nécessairement un ennemi absolu, mais en même temps, il garde une vraie distance avec les journalistes. Manuel, c’est tout sauf la connivence. Il s’en méfie, il est lucide sur le pouvoir de la presse. Il a un rapport libre avec elle, âpre parfois, mais respectueux. »

« Valls était brillant mais hautain et, franchement, il avait pris la grosse tête », assure un rédacteur en chef d’un grand quotidien dans la biographie.

5

Il a raconté qu’il avait sorti sa sœur de la drogue

 

Dans leur ouvrage, Jacques Hennen et Gilles Verdez révèlent qu’il a « sorti sa sœur de l’enfer de la drogue » pour reprendre la une de VSD de l’époque.

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La une de VSD sur la sœur de Manuel Valls

Giovanna Valls raconte dans son livre comment son frère a été formidable : « Manuel a tenu ma main et m’a dit : “Fais quelque chose”. » Elle a balancé son héroïne. Pour Philippe Moreau Chevrolet, communicant chez MCBG Conseil, Valls a fait un beau gros coup de com, en rendant public cette histoire :

« Un frère tend la main à sa sœur, pour traverser une épreuve de la vie. C’est une histoire universelle. Manuel Valls “fend l’armure” du “premier flic de France”. Il montre qu’il est, aussi, un être humain »

« Peu de leaders socialistes parlent de leurs histoires de famille en public [...]. On est en plein storytelling présidentiel. »

6

A l’Intérieur, « il marche droit dans les traces de Guéant »

 

Même si, sous son ministère, les cambriolages et les vols ont augmenté, le « premier flic de France » est resté, pendant de longs mois, le roi des sondages. Et puis les ratés se sont multipliés, de l’affaire Leonarda à l’affaire Dieudonné. Sans parler de l’épisode des écoutes de Sarkozy, au cours duquel il a prétendu, sans convaincre qui que ce soit, n’avoir rien su.

Il est aussi le fossoyeur du récépissé de contrôle d’identité, promesse de François Hollande censée limiter les contrôles au faciès – mesure réclamée par le monde associatif, mais considérée comme insupportable par la police.

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Manuel Valls lors d’une visite de François Hollande à Doha, en 2013 (Witt/SIPA)

En ce qui concerne l’immigration, nous avons mesuré son action sur notre guéantomètre. Bilan de la comparaison :

« Manuel Valls marche droit dans les traces de Claude Guéant en ce qui concerne le nombre d’expulsions, de régularisations et de naturalisations. Sa politique diverge surtout sur les aides au retour et sur le traitement réservé aux étudiants et jeunes adultes. Le ministre a aussi voulu donner des gages aux associations de défense des étrangers en supprimant le délit de solidarité. »

Sa plus grande réussite ? Il n’a jamais été pris en défaut de loyauté vis-à-vis de François Hollande.

« Ils ont vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie »

Il s’est aussi illustré par ses propos sur les Roms, « des populations qui ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation » et qui « ont vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie ».

7

Il est coquet

 

Il n’utilise pas de brillantine mais « une espèce de crème pour donner du mouvement aux cheveux ».

MANUEL VALLS À RUE89 LE 5 JUILLET 2011

« On peut être coquet quand même » : Valls répond à la question d’un riverain

En 1982, lors de sa première apparition télévisée, il ne s’était pas encore converti aux soins capillaires.

8

Il est « lié de manière éternelle à Israël »

 

Dès que la rumeur de la nomination de Valls à Matignon a circulé, une vidéo a refait surface sur les réseaux sociaux.

Tournée à Strasbourg le 17 juin 2011, alors qu’il n’était encore que le député­maire d’Evry (Essonne), elle montre un Manuel Valls très remonté, répondant visiblement à un public de la communauté juive de France qui venait de mettre en cause la gauche dans ses rapports aux juifs, à la lutte contre l’antisémitisme, à l’islam, à Israël...

Il commence par s’en prendre à Nicolas Sarkozy, « le même Nicolas Sarkozy que beaucoup d’entre vous ont plébiscité... », ­ et ses ambiguïtés vis­-à­-vis des organisations islamistes, notamment dans sa tentative d’organiser « l’islam de France ». Puis il se livre :

« Je ne parle que pour moi : la lutte contre l’antisémitisme, ­je dis ça pour des raisons politiques, historiques, ma famille est profondément liée à Vladimir Jankélevitch qui a écrit le plus beau livre qu’on puisse écrire sur l’imprescriptible et la Shoah ; par ma femme, je suis lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël, quand même... »

Cette vidéo a beaucoup tourné, notamment lorsque Manuel Valls s’est élevé contre Dieudonné en décembre dernier, comme « preuve » aux yeux des partisans de l’« humoriste » de son engagement au côté du « sionisme ».

« Il assume pleinement ses propos »

Le site Arrêt sur images avait rapporté en novembre 2012 que cette déclaration avait été jugée suffisamment « embarrassante » pour que la radio Judaïca Strasbourg, qui avait organisé la rencontre et avait tourné la vidéo, la retire de son site et demande à YouTube et DailyMotion de la retirer également – sans grand succès. Le directeur de la station, Patrick Cohen, explique alors :

« Manuel Valls avait changé de statut entre-­temps. Et cela me gênait car il répondait à une question du public qui accusait le PS d’être anti­juif. Il s’emporte un peu dans sa réponse. Mais dans la vidéo, on ne voit pas le contexte. »

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A l’inauguration de la grande synagogue de Mulhouse, le 2 septembre 2012 (Philippe Sautier/SIPA)

Cette suppression a­-t-­elle été effectuée à la demande de Valls ? « Pas du tout », assure Cohen. « Nous avons été en contact avec le cabinet de Manuel Valls. Il assume pleinement ses propos. »

Manuel Valls n’a pas toujours été un inconditionnel d’Israël : en 2004, il avait été l’un des premiers signataires d’un texte qui a fait polémique au sein du PS, et dont il disait lui-même qu’il portait « un regard sévère sur le gouvernement Sharon ». Son « regard » a visiblement changé depuis.

9

Son épouse balance pas mal

 

A 48 ans, Anne Gravoin, la deuxième femme de Manuel Valls, ne sera pas une figurante docile à Matignon. Violoniste de profession, elle touche à tout, du classique à la soupe populaire ; elle en a d’ailleurs loupé l’arrivée de son mari place Beauvau :

« Je n’ai pas assisté à sa passation de pouvoir parce que j’étais avec Hallyday. »

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Manuel Valls et Anne Gravoin arrivent à l’Elysée pour un diner en décembre 2013 (Witt/SIPA)

Les puristes font la tronche ? « Je les emmerde ! »

Elle balance pas mal à Paris, et jusqu’à Nantes lorsqu’elle s’estime « plus glamour que Brigitte Ayrault », la femme de l’ex-Premier ministre, qu’elle voit comme une ennuyeuse « prof d’allemand dans la banlieue de Nantes ».

SDF chassés, PV sauté...

Dans Le Canard enchaîné, en octobre 2012, on pouvait lire :

« Devant une épicerie Franprix de la rue de la Roquette, où elle était venue faire ses courses, Mme Valls a été importunée par un SDF éméché qui voulait lui taper quelques piécettes ».

Un ou deux coups de fil plus tard, le commissariat du coin recevait, selon l’hebdo, l’ordre d’évacuer systématiquement les SDF de la rue de la Roquette, et en particulier ceux stationnant devant le fameux Franprix.

Plus près de nous, en janvier dernier, Anne Gravoin a encore usé de ses relations policières pour faire sauter le PV de la Toyota d’une amie mal garée.

10

Sa gestion d’Evry n’était pas très rigoureuse

 

décembre dernier, le magazine Capital assurait que les habitants d’Evry « paient encore la gestion bien peu rigoureuse de Manuel Valls », qui a été maire de la ville pendant onze ans.

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Manuel Valls, maire d’Evry, avec Fadela Amara, en visite dans la ville en 2007 (Haley/SIPA)

Nos confrères pointaient notamment « des frais de communication [qui] ont bondi de 852,6% entre 2001 et 2003 », une avalanche de chargés de mission au cabinet du maire (jusqu’à 49), une explosion des dépenses de personnel, de multiples gaspillages... Extrait :

« Les caisses d’Evry sont vides. “J’ai rarement vu ça, ils n’ont même pas de quoi payer leur dette”, s’étonne Claude Jaillet, expert en finances locales. “Du coup, ils sont obligés d’emprunter pour rembourser les échéances.”

Ce n’est pourtant pas faute d’avoir fait… valser les impôts. Entre 2001 et 2012, la pression fiscale sur les ménages de la commune a explosé de 45,7%. Grâce à quoi la facture moyenne des foyers imposables, qui frôle aujourd’hui les 2 100 euros annuels, est l’une des plus élevées de France pour une ville de cette importance. »

11

Il est favorable à la GPA

 

Manuel Valls s’est montré très tôt favorable au mariage homosexuel et à l’homoparentalité. Il est également favorable à la gestation pour autrui (GPA). Dans un entretien accordé à Têtu en avril 2011 :

« Contrairement à ce que disent ceux qui sont par principe hostiles à la GPA, je crois que si celle-ci est maîtrisée, elle est acceptable, et j’y suis donc favorable.

A terme, je suis favorable à une évolution législative, mais contrairement au mariage, ce n’est pas la position du PS. »

12

Son oncle a composé l’hymne du Barça et il supporte le PSG

 

Manuel Valls à Matignon, c’est l’espoir de jours meilleurs qui s’éloigne pour les supporters de football : à l’Intérieur, il a renforcé les mesures de répressionvisant les « ultras », au mépris des libertés individuelles et malgré son inefficacité globale pour lutter contre la violence dans les stades, comme nous l’avons expliqué ici et .

Les émeutes ayant suivi le titre de champion de France du Paris Saint-Germain, en 2013, correspondent à l’un de ses premiers échecs médiatisés en tant que ministre de l’Intérieur. La manifestation avait été très mal organisée puis contrôlée, des casseurs venant gâcher la fête. Valls s’était retrouvé sous les feux de la droite.

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Lionel Jospin (alors premier Ministre) plaisante avec les joueurs de l’équipe de Matignon à Cintegabelle le 14 juillet 1999. Manuel Valls (qui est alors son conseiller communication) est le second en partant de la droite (AFP)

Hormis ce mauvais souvenir, le ministre aime le PSG : en 1982, il assistait de la tribune Auteuil au premier grand succès du club parisien, une victoire en Coupe de France face à Saint-Etienne. Présent quand il le peut dans la tribune officielle du Parc des Princes, il y croise Nicolas Sarkozy, comme lors du dernier PSG-OM.

Mais, plus que le PSG, Valls est supporter du FC Barcelone, en bon Catalan. La musique de l’hymne officiel du Barça, entonné par le Nou Camp avant chaque match, a été écrite par un certain Manuel Valls : un cousin germain de son père.

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Manuel Valls avec Nicolas Sarkozy dans les tribunes du Parc des Princes pour un match PSG/OM, en mars 2014 (Jeffroy Guy/SIPA)

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Ce n’était pas un étudiant « refaiseur du monde »

 

A la fac de Tolbiac, Valls s’est lié d’amitié avec Stéphane Fouks, le futur communicant de DSK, et Alain Bauer, le criminologue sarkozyste. Dans cette fac de béton, haut lieu de l’extrême gauche étudiante, les trois comparses, rocardiens, se heurtent – déjà – aux plus radicaux.

Alain Bauer se souvient :

« On était déjà très sociaux-démocrates, pas très refaiseurs de monde. L’autogestion, on n’y croyait pas nous-mêmes. Notre référence, c’était Mendès France, pas Lénine ou Trotski. »

Ou, comme le dira un étudiant du camp d’en face : « Ils étaient comme des buveurs de camomille à une fête de la bière. » »

Bauer fait du droit constitutionnel, Fouks est branché sciences politiques et Valls se plonge dans l’étude de l’histoire. Chaque membre du trio réussit dans sa spécialité : Fouks finira par travailler dans la communication, chez EuroRSCG et Bauer devient le conseiller en sécurité de Nicolas Sarkozy.

Questionné sur son amitié avec Bauer, Manuel Valls déclarait il y a quelques années :

« Si Alain pense qu’être sarkozyste est utile et cohérent, il en a le droit. L’amitié transcende les clivages politiques [...].

On se retrouve sur la sécurité et, globalement, on est toujours en phase. »

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Il a un portrait de Clemenceau sur son bureau

 

George Clemenceau est la référence de Manuel Valls, qui a un portrait de luidans son bureau.

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George Clemenceau (Wikimedia Commons)

Il évoque souvent le débat Jaurès-Clemenceau à la Chambre des députés de juin 1906. Dans ce débat, né de la répression imposée par Clemenceau lors de plusieurs conflits sociaux, la gauche garde l’impression que le « premier flic de France » est passé de l’autre côté de la barrière. Valls, lui, se reconnaît dans ces mots :

« Je voudrais faire comprendre aux déshérités de tout ordre qu’il n’y a pas d’émancipation véritable pour eux en dehors de celle qui viendra de leurs propres efforts, dans un milieu que l’œuvre des hommes politiques sera de leur rendre de plus en plus favorable. »

Le milieu favorable, pour lui, c’est « l’ordre républicain ».

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Il n’est pas très à l’aise sur le terrain

 

Au moment de la primaire socialiste, Rue89 avait publié un reportage sur le quartiers des Pyramides à Evry. Nous avions pu constater que le quartier avait été rénové : comme beaucoup d’élus de banlieue, Valls a fait appel aux fonds de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). Nous avions aussi croisé Bintou, 31 ans :

« Le maire n’est pas facile d’accès. Un jour, à la fête de quartier, mon mari qui veut devenir styliste et ouvrir un magasin est allé le voir pour lui en parler. Manuel Valls ne l’a pas regardé. »

Il y a une sorte de raideur et d’absence d’humour dans son tempérament qui fait que les rapports avec les gens sont parfois compliqués.

« C’est QUAND je serai maire »

En campagne dans la ville, en 2001, il apparaît nerveux, « le regard circulaire et l’œil à l’affût ». Un futur administré l’approche : « Si vous êtes maire, je viendrai vous voir… » Il le corrige, le doigt pointé sur lui :

« D’abord, dites pas si. C’est QUAND je serai maire. »

LA CAMPAGNE ÉLECTORALE À EVRY EN 1984

Via l’INA

Il y a quelques jours, Manuel Valls s’est mis en colère contre un sapeur-pompierqui refusait de lui serrer la main. Il n’a pas réagi comme Sarkozy avec un « casse-toi pôv con », mais il a parlé de « hiérarchie à respecter ».

En février dernier, le ministre de l’Intérieur a fait parler de lui lorsqu’il a lancé un « je t’emmerde » au député UMP Pierre Lellouche.

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Il préconisait un « pacte national de croissance et de compétitivité »

 

Lors de la primaire socialiste en 2011, Valls se démarque des autres candidats en estimant que « le programme du Parti socialiste est à revoir ». Il prône la rigueur budgétaire. Deux mesures :

  • la mise en place d’une « TVA protection » (un nouvel impôt) ;
  • l’utilisation de l’intégralité des marges de manœuvre pour réduire les déficits de la France :

« 100% des marges de manœuvre que nous dégagerons, et non 50% comme le prévoit le projet, devront être consacrées à la réduction des déficits et au désendettement.

“Imaginer que nous pourrions gagner en promettant l’augmentation des dépenses, la stabilisation des impôts, le retour à la retraite à 60 ans, la suppression des agences de notation... est une erreur.”

Il n’est pas contre l’idée d’une “règle d’or” pour contenir les déficits. Pendant la primaire, il préconisait un “pacte national de croissance et de compétitivité”.

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En visite de campagne à Villiers-le-Bel en octobre 2011 (Audrey Cerdan/Rue89)

En 2011, Valls affirme ne pas croire aux “300 000 emplois jeunes” ni à “un retour à la retraite à 60 ans” promis par le texte.

Le 12 mars 2014, interviewé par Mediapart, il revient sur la primaire, la claque qu’il a alors reçue des militants, et il affiche sa foi dans le pacte de responsabilité.

MANUEL VALLS DÉFEND LE PACTE D
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1 avril 2014 2 01 /04 /avril /2014 21:06

Du Front de gauche au collectif de la maternité des Lilas en passant par la CGT, la FSU, Droit au Logement, la fondation Copernic et l’association de luttes contre le chômage et la précarité, 200 personnalités appellent à une marche contre l’austérité, le 12 avril, à Paris.

Au lendemain de la nomination de Manuel Valls à Matignon, les signataires de l’appel tenaient une conférence de presse devant l’Hôtel-Dieu, à Paris. L’occasion de commenter les résultats des élections municipales et critiquer vertement l’arrivée du nouveau Premier ministre.

Des résultats des municipales, organisations et associations de gauche retiennent le message de l’abstention, et dénoncent l’aveuglement du président de la république dans son choix de premier ministre.

« François Hollande tourne le dos à la majorité qui lui a donné le pouvoir en 2012, et montre du mépris pour le message envoyé par les électeurs de gauche ce week-end », estime le secrétaire national du PCF Pierre Laurent.« Le président de la République a fait le choix très grave d’utiliser ses pouvoirs pour faire un coup de force vis-à-vis de sa propre majorité. »

Pierre Laurent et Olivier Besancenot, représentant du Nouveau Parti Anticapitaliste.

Pour Olivier Besancenot, représentant du Nouveau Parti anticapitaliste, le discours de François Hollande hier est une « déclaration de guerre », qui justifie d’autant plus un large rassemblement le 12 avril, pour « redonner du sens à nos différents combats ».

De son côté, Jean-Luc Mélenchon estime que le président a fait un choix « dans la panique ».

« Des votes de ce week-end, il n’a retenu que les votes de droite, pas l’abstention. Il a donc choisi l’homme le plus à droite de son gouvernement. »

Pour le co-président du Parti de Gauche, François Hollande est « le liquidateur de la gauche ». La nomination de Manuel Valls vient à ses yeux confirmer que le président n’infléchira pas sa politique.

 

Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de gauche, en discussion avec Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF 

« Or nous sommes convaincus qu’il est possible de faire d’autres choix », explique Christophe Delcourt, de la CGT. Mais ces choix doivent, selon lui, être imposés par un véritable rapport de force.

« Puisque François Hollande ne veut pas entendre les électeurs de gauche, il nous faut installer dans le pays une combinaison nouvelle, rassemblant des partis, des intellectuels, des associations, des syndicats… Et ensemble porter des alternatives », déclare Jean-Claude Manet, représentant du mouvement Ensemble.

 

Éric Cocquerel, secrétaire national du Parti de gauche 

 

Pour Éric Cocquerel, secrétaire national du parti de Gauche, « François hollande a donné rendez-vous avec le pacte de responsabilité. Le mouvement du 12 avril doit pouvoir convaincre la majorité de ne pas lui donner ce vote de confiance. »


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1 avril 2014 2 01 /04 /avril /2014 20:58

Dimanche soir, alors que les premiers résultats des élections municipales étaient annoncés dans les médias, Caroline Fourest a entrepris, sur Twitter, de commenter les scores du FN, en présentant succinctement certains des nouveaux maires investis ou soutenus par le mouvement présidé par Marine Le Pen.

L’éditorialiste nous a ainsi offert de grands moments de subtile analyse politique en 140 signes, avec par exemple ce tweet au sujet du nouveau maire de Béziers, Robert Ménard :

Mais aussi, et surtout, avec cet autre tweet, à propos de David Rachline, nouveau maire de Fréjus :

On s’abstiendra, par charité, de commenter cet étrange « donc », qui induit une équivalence entre le groupuscule d’Alain Soral et l’un des principaux mouvements politiques libanais, raccourci qui en dit long sur la très grande culture de Caroline Fourest et sur sa volonté d’en finir avec les amalgames.

On se contentera seulement de relever que les obsessions islamiques de Caroline Fourest auront permis à ses abonnés sur Twitter de comprendre que, contrairement à ce que l’on pouvait entendre sur les plateaux de télévision, il n’y a eu ni « vague bleue » ni « vague bleu marine ».

La vague est en réalité verte, et il serait bon que chacun, à l’instar de Caroline Fourest, prenne conscience de la nécessité d’un combat sans merci contre les dérives islamophiles du Front National.

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26 mars 2014 3 26 /03 /mars /2014 18:37
Le rapporteur de l’ONU pour les territoires palestiniens Richard Falk a accusé vendredi Israël de pratiquer une politique de nettoyage ethnique à Jérusalem-Est. Plus de 11’000 Palestiniens ont perdu le droit de résider à Jérusalem depuis 1996, a-t-il précisé.

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 Arrivé au terme de son mandat de six ans comme rapporteur de l’ONU, Richard Falk a confié son pessimisme. “Tout au long de ces six années, la situation du peuple palestinien et du droit international dans les territoires occupés n’a pas cessé de se détériorer”, a déclaré le professeur juif américain. 

“L’évolution va clairement vers une détérioration en raison de la politique de colonisation israélienne au détriment des droits des Palestiniens”, a-t-il dit. Le nombre de colonies de peuplement construites en Cisjordanie a doublé l’an dernier. La construction de centaines de nouvelles maisons dans les territoires palestiniens a déjà été autorisée cette année par le gouvernement israélien, a indiqué Richard Falk. 

Discrimination systématique 

“Les expropriations de biens et les démolitions de maisons palestiniennes, la construction de nouvelles colonies à Jérusalem-Est, l’impossibilité pour les Palestiniens d’y construire équivalent à une discrimination systématique basée sur l’identité ethnique”, a-t-il déclaré. 

Dans son rapport au Conseil des droits de l’homme, Richard Falk a souhaité que la Cour internationale de justice (CIJ) se penche sur le statut légal de l’occupation israélienne prolongée de manière à mieux garantir les droits des Palestiniens. 

L’expert de l’ONU a aussi dénoncé la poursuite de la construction du Mur, déclaré illégal par la CIJ en 2004. Environ 85% du Mur de séparation se trouve sur territoire palestinien en Cisjordanie et plus de 60% des 708 kilomètres prévus sont achevés, a-t-il dit. 

Attention détournée 

Richard Falk a estimé qu’Israël profite des crises en Syrie et en Ukraine qui détournent l’attention de la communauté internationale et permettent à l’Etat hébreu de poursuivre sa “politique annexionniste”. “Il y a actuellement très peu d’éléments qui encouragent Israël à y renoncer”, a-t-il affirmé. 

Le rapporteur a aussi dénoncé les “campagnes diffamatoires” de certaines ONG pro-israéliennes, comme UN Watch, à son encontre. “Elles ont eu pour effet de détourner l’attention du message vers le messager et de parler des biais supposés de l’observateur plutôt que de ses observations”, a affirmé l’universitaire américain. 

Le Conseil des droits de l’homme doit nommer la semaine prochaine un nouveau rapporteur pour les territoires palestiniens. 

Richard Anderson Falk (né en 1930) est professeur américain de droit international à l'Université de Princeton, écrivain (auteur ou coauteur de 20 livres), directeur ou codirecteur de la rédaction de 20 autres livres, conférencier et militant dans les affaires mondiales. Il a aussi été nommé à deux postes des Nations unies liés aux territoires palestiniens. Depuis le 26 mars 2008, il est rapporteur spécial des Nations unies sur la « situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967 ».

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22 mars 2014 6 22 /03 /mars /2014 14:41

Dernière réunions publique sous le préau de l'école Nice Flore et celui de Saint Antoine de Ginestrière, hièr soir, pour Christian Estrosi maire sortant, le cap des 200 rencontres publiques dépassé, avant une journée de trêve.

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200 rendez-vous et un discours passant de l’investissement, à la (re ?)conquête de l’Ouest, au chantier de la ligne 2, à la sécurité – création de la BAC de la police municipale, des brigades spécifiques de quartier (Jean Médecin, Trachel, Vieux Nice…) et l’installation de 500 caméras supplémentaires, aux projets de l’Opération d’Intérêt National de l’Eco Vallée.

Bien entendu, Christian Estrosi est le grand favori de cette échéance municipale mais ce qui va se passer, ce dimanche, et sauf grande surprise, dimanche prochain, pourrait être significatif du nouveau paysage politique azuréen des années à venir. Si Christian Estrosi venait à passer au premier tour, ce serait certes une confirmation de son hégémonie locale mais cela ouvrirait la porte à des listes qui n’auraient pas été présentes au second tour, faute d’avoir atteint les 10 % nécessaires à une présence en deuxième semaine. Cruel dilemme donc avec d’un côté une belle victoire et, de l’autre, le fait de se retrouver face à des adversaires qu’on aurait pu éliminer en cas de second tour.

Bref, ce sont les électeurs qui font les élections et qui feront donc la sélection de la nouvelle intronisation du maire sortant, ou bien d’un second tour qui pourrait voir la présence d’un, de deux ou encore de trois candidats : Marie-Christine Arnautu, Patrick Allemand et Olivier Bettati. « Je ne souhaite pas entendre que nous gagnerons au premier tour, il n’y a rien de plus démobilisateur et cela favorisera l’abstention. » Répète à l’envie Christian Estrosi qui attendrait bien une petite semaine de plus pour fêter son « Printemps de Nice ».

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22 mars 2014 6 22 /03 /mars /2014 14:18

Les combats confessionnels entre sunnites et alaouites à Tripoli, capitale du Liban-nord, ont fait 24 morts en huit jours, dont dix vendredi, a affirmé samedi à l'AFP une source au sein des services de sécurité.

 

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"Depuis le 13 mars", a expliqué cette source, "il y a eu 24 tués et 128 blessés", dont 17 parmi les soldats qui s'interposent entre deux quartiers pauvres du nord de la ville: Bab al-Tebbaneh, habité par les sunnites, et Jabal Mohsen, fief des alaouites, la confession du président syrien Bachar al-Asad.

Ces combats, qui reviennent régulièrement depuis des années, se sont intensifiés sur fond de guerre en Syrie, la majorité des sunnites libanais soutenant leurs coreligionnaires qui luttent contre le régime de Bachar al-Assad.

Depuis 2008, les affrontements entre les deux quartiers ennemis séparés par une rue qui, ironie du sort, s'appelle la rue de Syrie, ont fait plus de 200 morts et 3.000 blessés.

Chaque "round", comme les appellent les habitants, se termine par un consensus pour le déploiement de l'armée libanaise, les armes disparaissent, puis réapparaissent dès le premier coup de feu.

Les tensions se sont aggravées à Tripoli, qui compte près de 500.000 habitants à 80% sunnites, au fur et à mesure que la Syrie, ancienne puissance tutélaire, s'enfonçait dans la guerre civile.

Le reste des habitants se divise entre alaouites -- 7 à 8% de la population-- qui se sont installés au début du 20e siècle, et chrétiens.

Les combats ont lieu généralement la nuit, et dans la journée les francs tireurs entrent en action. Samedi, ils ont fermé la route internationale entre Tripoli et la Syrie.

"Ce qui se passe à Tripoli est une guerre d'usure et personne n'essaie de mettre fin au bain de sang", ont affirmé dans un communiqué les députés de de Tripoli.

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22 mars 2014 6 22 /03 /mars /2014 14:06

Les jeux sont faits : les quelque 930.000 candidats au premier tour des élections municipales attendent le verdict des électeurs après une campagne éclipsée par les affaires au plan national, mais dominée sur le terrain par les enjeux locaux et le risque d'une forte abstention.

Peuvent voter 44,8 millions d'électeurs, dont plus de 280.000 ressortissants de l'Union européenne.

Le scrutin, première élection intermédiaire depuis l'arrivée à l'Elysée d'un François Hollande confronté à une impopularité record, débute dimanche à 8H00 dans les quelque 36.700 villes et villages de France, pour être clos à 18H00, 19H00 ou 20H00 selon la taille des communes. Mais, compte tenu du décalage horaire, les bureaux de vote doivent ouvrir, en heure de Paris, samedi à 22h00 en Nouvelle Calédonie, et dimanche à 5H00 et 6H00 respectivement à La Réunion et à Mayotte.

La campagne électorale se termine officiellement samedi à minuit, et en fait s'est achevée pour l'essentiel 24 heures plus tôt. Les candidats n'ont en effet plus le droit, depuis vendredi minuit, de distribuer des tracts, coller des affiches ou envoyer des mails de propagande. La plupart d'entre eux ont mis en sommeil comptes twitter et blogs.

La tribune de Nicolas Sarkozy au Figaro, jeudi soir, dans laquelle l'ancien président s'insurge violemment contre les écoutes judiciaires dont il est l'objet, allant jusqu'à évoquer les méthodes de la Stasi, police politique de l'ex-Allemagne de l'Est, a dominé les derniers jours de la campagne. François Hollande lui-même, comme son Premier ministre Jean-Marc Ayrault et tous les socialistes, se sont indignés de ces propos.

Les espoirs du Front national

Cet épisode intervient après trois semaines calamiteuses pour l'UMP, des factures gonflées qu'aurait acquittées le parti à une société tenue par des proches de Jean-François Copé, aux enregistrements sauvages effectués par l'ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson, en passant par les écoutes judiciaires, et les soupçons de trafic d'influence à l'encontre de l'ancien chef de l'Etat.

Mais ces affaires surviennent elles-mêmes après une année 2013 marquée, du côté des socialistes, par le scandale Cahuzac.

Quel impact ce climat délétère, qui renforce le discrédit dont souffre la classe politique, va-t-il avoir sur le scrutin ? En théorie faible, puisque dans tous les sondages d'opinion, la grande majorité des Français disent se déterminer pour les municipales en fonction des enjeux locaux : impôts, sécurité, environnement et propreté, emploi, équipements scolaires... Les candidats le savent bien, qui ont relégué au second plan arguments nationaux et logos des partis.

Mais le rejet à l'égard des deux principaux partis, PS et UMP, comme la désespérance sociale entraînée par la persistance du chômage, risquent de jouer massivement sur deux facteurs-clefs de la consultation : la participation et le score du Front national.

Alors que les élections municipales sont, après les présidentielles, celles qui connaissent la plus forte participation, seulement deux électeurs sur trois (66,5%) s'étaient déplacés lors du dernier scrutin de ce type, en 2008. Cette fois-ci, les instituts de sondage placent l'étiage à 60%, voire moins, même si l'abstention est particulièrement difficile à cerner dans les études d'opinion.

Le Front national présente des listes dans 597 des 9.734 communes de plus de 1.000 habitants. Le parti de Marine Le Pen espère en conquérir quelques-unes, dont Hénin-Beaumont au Nord, et plusieurs dans le Sud-Est. Mais il veut aussi pénétrer dans le plus grand nombre de conseils municipaux, afin de renforcer un maillage territorial encore faible, et perturber le second tour, en provoquant un grand nombre de triangulaires.

Les batailles de Paris et Marseille

Ces triangulaires - droite, gauche, extrême droite - constituent le principal obstacle qui peut priver l'UMP de la reconquête des 40 villes de plus de 30.000 habitants perdues il y a six ans au profit de la gauche, ou de la victoire dans d'autres communes tenues depuis plus longtemps par le PS.

L'opposition vise ainsi, dans les communes de plus de 100.000 habitants, Strasbourg, Toulouse, Reims, Saint-Etienne, Angers, Amiens, Caen et Argenteuil, ainsi que de nombreuses villes moyennes, comme Pau (où François Bayrou s'est allié à l'UMP), Laval, Valence ou Belfort. La gauche a aussi, mais évidemment en nombre beaucoup plus réduit, quelques espoirs, notamment à Aix-en-Provence, Nancy et Mulhouse.

Les deux principales villes de France, Paris et Marseille, vont bien entendu focaliser l'attention.

Dans la capitale, Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP) mène une campagne très difficile pour tenter d'empêcher le passage de témoin entre les socialistes Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo, tandis que dans la cité phocéenne, Patrick Mennucci (PS) se heurte à la résistance acharnée du maire sortant UMP Jean-Claude Gaudin, 74 ans, bien décidé à rempiler pour un quatrième mandat.

L'enjeu est de taille : une victoire de l'UMP à Paris transformerait en triomphe les bons résultats obtenus ailleurs par l'opposition, et un succès socialiste à Marseille permettrait au PS de faire passer en second plan les défaites dans les autres villes.

Ces élections municipales ont un autre enjeu, moins visible médiatiquement : pour la première fois, les électeurs des communes de plus de 1.000 habitants vont aussi désigner leurs représentants dans les intercommunalités, qui détiennent maintenant l'essentiel du pouvoir au plan local

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